Fiche Métier d’Ambulancier

L’ambulancier, ou l’ambulancière, transporte les personnes (patients, personnes blessées ou accidentées…) vers les établissements de soins en respectant leur hygiène, leur confort et leur sécurité. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir ambulancier.

Ambulancier qui transporte un blessé

Synonymes et métiers associés : secouriste, conducteur de véhicules sanitaires, brancardier, infirmier, auxiliaire ambulancier, aide-soignant, urgentiste, pompier, chauffeur de taxi.
Niveau d’études ou diplôme minimum : Diplôme d’Etat d’Ambulancier (DEA).
Études en alternance : oui, mais pas obligatoire.
Salaire débutant : 1.712€ brut par mois + nombreuses primes dans le public.
Statut : fonctionnaire de catégorie C de la fonction publique hospitalière, salarié, profession libérale.
Limite d’âge pour le recrutement : aucune.

1. Que fait l’Ambulancier : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Ambulancier et son évolution de carrière
3. Quelles études, formations, concours pour devenir un Ambulancier

1. Que fait l’Ambulancier : missions, tâches et fonctions

1.1 Quotidien d’un Ambulancier

Au début de sa journée, l’ambulancier vérifie soigneusement son outil de travail principal : son ambulance. Elle doit être en parfait état pour ne pas causer de difficultés lors des interventions. Le secouriste veille également à la stérilisation quotidienne de son matériel d’intervention.

Le conducteur de véhicule sanitaire travaille en binôme. Il regarde avec son coéquipier le planning des rendez-vous de la journée. L’ambulancier qui exerce dans le secteur privé ne gère pas d’urgences, il a des rendez-vous définis.

Par contre, un ambulancier qui travaille dans le secteur public (service des premiers secours d’un hôpital) attend qu’on lui donne l’ordre de se rendre sur les lieux d’accidents.

En travaillant dans le transport de particuliers (malades, blessés…), les journées de l’ambulancier sont moins éprouvantes que dans un service de premier secours. Il sait à l’avance ce qu’il doit faire et dans quel ordre.

De son côté, l’ambulancier « secouriste » est toujours sous pression : il est sollicité à tout moment et doit garder un moral à toute épreuve pour faire face aux situations parfois terrifiantes qu’il rencontre (accidents de la route, alertes santé ou environnementales).

A noter : les ambulanciers du secteur privé peuvent également être amenés à prendre en charge des urgences, bien que ce soit moins régulier que pour ceux du secteur public.

Dans les deux cas, l’ambulancier s’occupe de nombreux patients au cours d’une journée et doit garder une grande prudence sur la route. Il s’agit donc d’un métier qui demande beaucoup de concentration.

Au cours de sa journée, le secouriste peut aussi bien transporter des personnes vers des structures de soins (hôpitaux, cliniques, etc.) afin qu’elles assistent à un rendez-vous, que des personnes en situation d’urgence. Dans ce cas, il lui arrive fréquemment de pratiquer les gestes de premiers secours en attendant l’arrivée des médecins urgentistes (massage cardiaque, aide respiratoire, position latérale de sécurité…).

L’ambulancier accomplit aussi des missions annexes à son métier comme les formalités administratives (entrées et sorties des malades de l’établissement, facturation des prestations), le transport groupé de publics spécifiques (personnes en situation de handicap), les missions d’assistance humanitaire (soigner et rassurer des réfugiés arrivés sur le territoire français) ou encore la logistique (suivi des stocks de matériel et de produits, tri des déchets, entretien des locaux…).

De par la nature de son travail, l’ambulancier connaît l’état d’urgence de ses malades. Il se renseigne sur le degré de gravité des patients et de leurs blessures auprès de son employeur : Croix-Rouge, SAMU… Il est au service des malades et des blessés.

1.2 Tenue et équipement

La tenue de travail d’un ambulancier est toujours blanche ou bleue. Elle se compose généralement d’un t-shirt ou d’un polo, d’un pantalon et d’un blouson, sur lesquels peuvent apparaître le nom de l’entreprise, son logo et son numéro de téléphone. Ces vêtements possèdent souvent des bandes réfléchissantes afin que les ambulanciers puissent être reconnus de nuit sur les routes.

Ils possèdent également un EPI (Équipement de Protection Individuelle) qui comprend du matériel de protection contre les infections et des masques FFP2 à usage unique. Certaines entreprises fournissent également des gants, des chaussures et un casque de sécurité, mais ce n’est pas obligatoire.

L’ambulancier peut conduire plusieurs types d’ambulances, en fonction de son entreprise et de ses missions :

  • une ambulance de type A ou ambulance légère : souvent utilisée pour déplacer un patient stable, qui ne nécessite pas de soins immédiats, vers un établissement de santé. Ce type de véhicule correspond à de petits utilitaires tels que le Renault Traffic ou le Volkswagen Transporter.
  • une ambulance de type B ou ambulance de soins d’urgence : elle peut intervenir lors de manifestations par exemple, pour transporter un patient vers un hôpital ou une clinique. Elle est équipée de matériel médical de premier secours. Cette ambulance est un utilitaire plus imposant de type Citroën Jumper ou Peugeot Boxer par exemple.
  • une ambulance de type C ou ambulance de soins intensifs : utilisée par les organismes publics (SMUR, SAMU, sapeurs-pompiers), elle est équipée de matériel de soins intensifs et de réanimation (défibrillateur, insufflateur, matériel d’incubation, etc.). Elle permet le transport de personnes en état de détresse ou dont l’état n’est pas stabilisé. Ce type de véhicule est le même que celui de l’ambulance de type B.

Les ambulances contiennent toutes un brancard, une chaise portoir, des équipement d’immobilisation, des équipements de ventilation et de respiration, des équipements de diagnostic, des médicaments, des bandages, du matériel d’hygiène, du matériel de protection et de sauvetage ainsi qu’un équipement de communication.

En fonction du type d’ambulance, les équipements varient. Par exemple, une ambulance de type A est équipée de beaucoup moins de médicaments et de matériel de réanimation qu’une ambulance de type B ou C, puisqu’elle n’intervient pas sur les cas d’urgence ou de soins intensifs.

1.3 Qualité essentielles, compétences nécessaires

L’ambulancier est autonome. Il fait preuve de sang-froid (il est amené à prendre des décisions rapides) et possède une bonne résistance physique, car il lui arrive souvent de porter des charges lourdes. Il doit d’ailleurs avoir obtenu un certificat médical de non-contre-indications à la profession d’ambulancier délivré par un médecin agréé.

Des qualités d’écoute et beaucoup de patience sont indispensables, le secouriste étant en contact permanent avec des personnes qui ont besoin d’être rassurées (blessés, malades…).

Il faut savoir qu’un ambulancier travaille toujours en binôme, c’est pourquoi il est impératif de savoir travailler en équipe et d’avoir un bon sens relationnel.

Pour devenir ambulancier, il est également impératif :

  • d’avoir le permis B depuis au moins 3 ans (2 ans si conduite accompagnée),
  • de posséder une autorisation préfectorale d’aptitude à la conduite d’ambulance,
  • d’être à jour de ses vaccinations (selon le code de santé publique).

L’ambulancier doit respecter la sécurité routière et être capable de réaliser un dépannage d’urgence de son véhicule.

1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier

Chaque année, de nombreux postes d’ambulancier qui sont à pourvoir en France, en particulier dans les grandes villes. Les ambulanciers diplômés d’état sont demandés, le vieillissement de la population et l’accroissement des alternatives à l’hospitalisation permettent aux ambulanciers de s’insérer facilement sur le marché de l’emploi.

Le recrutement s’effectue via une candidature classique : CV + lettre de motivation, suivie d’un entretien d’embauche.

Un ambulancier diplômé d’état peut travailler dans un établissement médical (hôpital, clinique…) mais il peut également choisir de s’orienter vers une entreprise de transport sanitaire, une organisation humanitaire ou un service spécialisé d’urgence médicale.

Il peut également créer son entreprise d’ambulancier en libéral.

1.5 Horaires, conditions et temps de travail

Les conditions de travail de l’ambulancier le conduisent à effectuer des horaires de nuit (gardes), en fin de semaine (samedi et dimanche) et les jours fériés. Le métier fonctionne également avec des astreintes (périodes de disponibilité lors desquelles l’ambulancier se tient prêt à intervenir si besoin).

Le travail d’un ambulancier dans le secteur public est souvent plus stressant que celui d’un ambulancier du secteur privé, puisque celui-ci doit gérer des urgences. C’est un métier qui peut être difficile, aussi bien physiquement que psychologiquement, mais qui est gratifiant, car il est indispensable et permet de sauver des vies.

La majorité des ambulanciers sont recrutés en CDI. Plus de 70% des effectifs sont des hommes, mais il est tout à fait possible pour une femme d’exercer ce métier.

Ambulancier et son matériel

2. Quel est le salaire d’un Ambulancier, son évolution de carrière

Dans la fonction publique, la rémunération d’un ambulancier est fixée par une grille indiciaire.

Cette grille fixe le salaire en fonction du grade et de l’ancienneté du fonctionnaire :

  • un ambulancier gagne entre 1.712€ (échelon 1) et 2.037€ brut par mois (échelon 12),
  • un conducteur ambulancier principal gagne entre 1.722€ (échelon 1) et 2.294€ (échelon 10).

A cela s’ajoutent de nombreuses primes et indemnités qui augmentent considérablement la rémunération de l’ambulancier.

Quelques exemples de primes :

  • Indemnité pour les Astreintes (IA),
  • Indemnité exceptionnelle de mobilité,
  • Indemnité Forfaitaire de Risque (IFR)
  • Indemnité de Sujétion Spéciale (ISS) …

Le fonctionnaire touche également des primes en fonction de sa situation personnelle (nombre d’enfants, lieu de résidence …).

En ce qui concerne l’ambulancier salarié, cela dépend de l’entreprise dans laquelle il travaille et de son ancienneté. Le salaire médian des ambulanciers du secteur privé est d’environ 1.600€ net par mois.

Pour faire évoluer sa carrière, un ambulancier peut par exemple devenir aide-soignant en passant une formation complémentaire ou évoluer en régulateur de structure et ainsi, gérer les interventions, les plannings et les demandes d’un service ou d’une entreprise. Il peut aussi décider de créer sa propre entreprise et de devenir ambulancier libéral.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire notre article spécial sur le salaire d’un ambulancier.

Ambulancier dans son ambulance

3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir un Ambulancier

Pour devenir ambulancier, il faut avoir obtenu le Diplôme d’Etat d’Ambulancier (DEA). Pour cela, aucun diplôme spécifique n’est requis, mais il faut passer un concours d’entrée en formation.

3.1 Concours d’entrée en école préparatoire au DEA

Le candidat s’inscrit aux épreuves d’entrée dans un institut de formation agréé par le ministère de la Santé et suit trois étapes : 1 stage et 2 épreuves. Un bon niveau de collège est conseillé pour réussir le concours.

Le candidat doit également être en possession de son permis B hors période probatoire (3 ans d’ancienneté ou 2 ans si conduite accompagnée).

  • Stage de découverte obligatoire préalable :

Un stage d’orientation professionnelle est à réaliser dans une société agréée. C’est un stage de 140 heures qui peut être effectué en continu ou en discontinu, sur deux sites différents maximum.

A la fin de ce stage, le responsable du service remet au candidat une attestation de suivi de stage (qui sera demandée par les examinateurs lors de l’épreuve orale).

Des dispenses existent pour les personnes qui ont travaillé chez les sapeurs-pompiers de Paris ou de Marseille pendant 3 ans, pour ceux qui sont titulaires d’un CAP du domaine sanitaire et social, pour les auxiliaires ambulanciers qui ont exercé au moins 1 mois, et pour ceux qui ont exercé les fonctions d’auxiliaire ambulancier (sans en avoir le diplôme) pendant 1 an dans les 5 dernières années.

  • Épreuve d’admissibilité du concours d’ambulancier :

Il s’agit d’une épreuve écrite qui comporte un sujet de français (dégager les idées principales d’un texte et répondre à deux questions) et un sujet de mathématiques (4 opérations de base et conversions). Chaque sujet est noté sur 10.

Pour passer à l’oral, il faut obtenir une note égale ou supérieure à 10/20 à cette épreuve d’admissibilité.

  • Épreuve d’admission du concours d’ambulancier :

C’est une épreuve orale qui permet à un jury composé de 3 personnes :

– d’évaluer la capacité du candidat à comprendre des consignes, à ordonner ses idées pour argumenter de façon cohérente et à s’exprimer (noté sur 12),

– d’évaluer lors de l’entretien avec le jury, la motivation du candidat, son projet professionnel ainsi que ses capacités à suivre la formation (noté sur 8).

Pour cela, le candidat s’appuie un texte de culture générale du domaine sanitaire et social.

Pour entrer en formation, il faut obtenir au moins 8/20 à l’oral.

A l’issue de l’épreuve orale, le jury publie la liste de classement des candidats (liste principale et liste complémentaire). Il faut impérativement avoir présenté au jury l’attestation de suivi de stage de découverte pour faire partie de cette liste.

3.2 Formation d’Ambulancier et le diplôme DEA

Quand le candidat réussit le concours, il est accepté en formation. Elle dure 630 heures dont 455 heures de formation théorique en école (13 semaines) et 175 heures de stages (5 semaines).

  • Les cours théoriques de la formation ambulancier :

L’enseignement théorique comprend 10 modules (cours, travaux dirigés, travaux de groupe et séances d’apprentissage pratiques et gestuels) :

– module 1 : relation et communication avec le patient et son entourage (70 heures),

– module 2 : accompagnement du patient dans son installation et ses déplacements (70 heures),

– module 3 : mise en oeuvre des soins d’hygiène et de confort adaptés et réajustements (35 heures),

– module 4 : appréciation de l’état clinique du patient (105 heures),

– module 5 : mise en oeuvre de soins adaptés à l’état du patient, notamment ceux relevant de l’urgence (105 heures),

– module 6 : préparation, contrôle et entretien du véhicule sanitaire (7 heures),

– module 7 : conduite du véhicule sanitaire (21 heures),

– module 8 : entretien du matériel et des installations du véhicule sanitaire (35 heures),

– module 9 : traitement des informations (35 heures),

– module 10 : travail en équipe pluriprofessionnelle, qualités et gestion des risques (70 heures).

Au cours de la formation, le candidat valide impérativement l’Attestation de Formation aux Gestes et Soins d’Urgence (AFGSU de niveau 2).

  • Les stages de la formation d’ambulancier :

L’enseignement en stage se fait en milieu professionnel dans le secteur sanitaire, en établissement de santé et en entreprise de transport sanitaire.

Les stages sont effectués dans les structures suivantes :

– un service de court ou moyen séjour : personnes âgées ou handicapées, pédiatrie ou rééducation fonctionnelle, 1 semaine,

– un service d’urgence : 1 semaine,

– un SAMU ou SMUR : avec passage en salle d’accouchement si possible ou stage optionnel supplémentaire en service d’urgence, 1 semaine,

– une entreprise de transport sanitaire : 2 semaines.

Pour obtenir son DEA, le candidat devra avoir validé chacun des 8 modules théoriques par des épreuves écrites (QCM, cas cliniques, questions à réponses rédactionnelles…), des épreuves orales (exposé d’un thème, entretien avec un jury), des épreuves pratiques simulées (préparation et réalisation des gestes techniques en salle, usage éventuel d’un mannequin).

  • Le diplôme d’ambulancier DEA :

Lorsque le candidat a terminé la formation, la Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins (DHOS) lui remet le diplôme d’état d’ambulancier (DEA).