Fiche Métier de Brancardier

Un brancardier, ou une brancardière, s’occupe de transporter et d’accompagner des patients vulnérables lors de leurs déplacements dans l’enceinte d’un établissement de soins. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir brancardier.

Brancardier

Synonymes et métiers associés : agent brancardier, agent hospitalier, ambulancier, secouriste, infirmier, aide-soignant, agent de service mortuaire, auxiliaire de puériculture, auxiliaire ambulancière.
Niveau d’études ou diplômes requis : l’Attestation de Formation aux Gestes et Soins d’Urgence de niveau 2 (AFGSU2).
Études en alternance : non.
Salaire débutant : 1.777 € brut par mois + primes et indemnités en tant qu’ASHQ (montants en vigueur en 2023).
Statut : Agent des Services Hospitaliers Qualifiés (ASHQ), Aide-Soignant Hospitaliers (ASH). Catégorie C de la fonction publique hospitalière, ou salarié du privé.
Limite d’âge pour le recrutement : 18 ans au minimum.

1. Que fait un Brancardier : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Brancardier, son évolution de carrière
3. Quelles études, formations, attestations pour devenir Brancardier

1. Que fait un Brancardier : missions, tâches et fonctions

1.1 Quotidien d’un Brancardier
1.2 Tenue et équipement d’un Brancardier
1.3 Qualités essentielles, compétences requises pour être Brancardier
1.4 Débouchés, recrutement, où exercer le métier de Brancardier
1.5 Horaires, durée et conditions de travail du Brancardier

1.1 Quotidien d’un Brancardier

Contrairement à l’ambulancier qui n’intervient que pour le transport automobile des malades en-dehors des établissements de soins, un brancardier est responsable de déplacer les malades incapables de se déplacer seuls dans un hôpital, une clinique, depuis et vers des unités de soins : de la chambre du patient à la radiologie, au bloc opératoire, ou inversement par exemple.

Lorsqu’il commence sa journée, le brancardier prend connaissance du planning des soins afin de connaître le nombre de personnes qu’il devra déplacer, vers quels services et à quelle heure. Il s’équipe d’un téléphone qui lui permettra de communiquer tout au long de la journée avec les différents services et d’être informé de l’évolution du planning, des imprévus et urgences.

Ensuite, il collecte des informations à propos de l’état de santé du prochain patient qu’il va transporter (le droit de se lever, démence, handicap, impotence) afin de prendre les précautions nécessaires pour le manipuler et choisir le meilleur mode de transport.

Après cela, il prend en charge le patient. Il effectue le relevage du patient et le brancarde, c’est-à-dire l’installe en l’aidant ou en le portant sur la structure qui va lui permettre de déplacer le patient en toute sécurité (chariot-brancard, brancard-lit, fauteuil roulant, etc.). Il s’assure également que l’équipement médical, s’il y en a (bouteille d’oxygène, support perfusion, etc) est bien positionné et accroché.

Une fois qu’il s’est assuré du confort et de la sécurité de son patient, il l’accompagne et surveille son état de santé tout le long du déplacement. En situation d’urgence, il doit être capable de fournir les gestes de premiers secours en attendant l’arrivée de l’équipe médicale.

Selon l’endroit où il conduit le patient, il devra, avec ou sans l’aide du personnel soignant (infirmier, aide-soignant, etc.), porter le patient pour le réinstaller (dans son lit, dans un fauteuil d’examen ou au bloc opératoire, etc).

Enfin, il doit transmettre et mettre à jour le dossier du patient en saisissant des informations concernant son déplacement afin d’assurer sa traçabilité dans l’hôpital. Après chaque déplacement, il devra également s’occuper de vérifier, nettoyer et décontaminer les équipements qu’il a utilisé.

Il n’est pas rare que le brancardier effectue également un grand nombre d’autres tâches, telles que :

  • nettoyer les locaux,
  • déplacer les sacs de linges sales,
  • remplacer les sacs-poubelles,
  • porter le sang dans les unités de soins,
  • descendre et remonter les radios et scanner,
  • ranger le matériel,
  • apporter des prélèvements sanguins et urinaires au laboratoire,
  • transporter des corps à la morgue.

1.2 Tenue et équipement d’un Brancardier

Le brancardier, comme tout personnel de santé, doit porter une tenue de travail qu’il doit changer quotidiennement. Les tenues sont lavées à l’hôpital. Elles sont composées d’une chemise ou blouse médicale blanche à manches courtes et d’un pantalon blanc. Elles doivent être fabriquées à base de polyester et de coton (65% – 35%).

Il est fortement recommandé de s’attacher les cheveux, de ne porter aucun bijou, ni aucun effet personnel (foulard, gilet, etc.). Lors des repas, la tenue est remplacée par la tenue de ville pour la protéger des souillures et limiter les risques de transmission d’infection. Les chaussures doivent être fermées, silencieuses et antidérapantes.

Tout le matériel dont le brancardier a besoin est fourni par l’établissement de soins dans lequel il travaille.

1.3 Qualités essentielles, compétences requises pour être Brancardier

Le métier de brancardier est très physique, il nécessite d’être en bonne condition physique afin de pouvoir porter des charges lourdes et de maîtriser des patients parfois agités. Le certificat d’aptitude physique au port de charges est d’ailleurs parfois demandé.

Le poste demande également une grande résistance morale, car les conditions de travail à l’hôpital sont souvent difficiles. Le brancardier est tout le temps en relation avec le personnel des différents services de soins et avec une multitude de patients, il doit donc être capable de nouer des liens, de savoir établir un contact et créer une relation de confiance rapidement. De plus, travailler avec des personnes malades, blessées ou handicapées peut s’avérer éprouvant.

Enfin, comme tout agent hospitalier, le brancardier doit être flexible et polyvalent, car les horaires, les jours de travail et les tâches peuvent énormément varier selon les établissements et la période.

1.4 Débouchés, recrutement, où exercer le métier de Brancardier

Les brancardiers travaillent la plupart du temps dans le secteur public (hôpitaux, dispensaires, centres de soins, services de santé). Il est également possible d’être salarié dans le secteur privé (cliniques, hôpitaux privés à but lucratif, etc) ou en Contrat à Durée Déterminée (CDD) dans un hôpital sans accéder pour autant à la fonction publique. Une faible proportion travaille dans les maisons de retraite.

Il existe des débouchés, et il est particulièrement intéressant d’entrer dans le métier en tant qu’agent des services hospitaliers pour accéder au statut de la fonction publique et de suivre une formation en interne au métier de brancardier. Un grand nombre d’aide-soignants devient également brancardier en interne. Le recrutement et l’évolution seront facilités si le candidat détient déjà de l’expérience et des formations dans le secteur médical.

1.5 Horaires, durée et conditions de travail du Brancardier

Les horaires du brancardier sont irréguliers et décalés. Il peut travailler tôt le matin, tard le soir, la nuit, les week-ends et les jours fériés. Il n’est pas rare de faire des heures supplémentaires et d’être appelé pour venir travailler pendant ses jours de congés.

Les conditions de travail dans les hôpitaux publics sont parfois difficiles surtout en temps de restriction de budget. Le manque de personnel entraîne une augmentation des tâches et responsabilités sur le personnel existant à qui l’on demande parfois de faire le travail de plusieurs personnes. Les postes de brancardier en clinique ou en établissement privé sont généralement moins difficiles, car ils ont plus de moyens.

Brancardier dans une clinique

2. Quel est le salaire d’un Brancardier, son évolution de carrière

2.1 Combien gagne une Brancardier
… 2.1.1 Rémunération d’une Brancardier fonctionnaire
… 2.1.2 Rémunération d’un Brancardier salarié du privé
2.2 Quelle évolution professionnelle pour un Brancardier

2.1 Combien gagne une Brancardier

2.1.1 Rémunération d’une Brancardier fonctionnaire

Lorsque le brancardier travaille à l’hôpital et qu’il a le grade d’Agent de Service Hospitalier Qualifié (ASHQ) de classe normale, il est rémunéré selon la grille indiciaire des emplois de catégorie C1 de la fonction publique hospitalière : son salaire indiciaire est compris entre 1.777€ au premier échelon et peut augmenter jusqu’à 1.880€ brut au dernier échelon.

Cette grille a été complétée par une deuxième grille indiciaire permettant à la fonction d’évoluer vers des rémunérations plus élevées selon l’ancienneté et le mérite. Dans ce cas, l’agent est dit de classe supérieure (Catégorie C2 de la fonction publique hospitalière). Il gagne alors entre 1.782€, au premier échelon, et 2.068€ brut par mois, au dernier échelon.

Les modalités d’accès par voie d’avancement de grade en classe supérieure sont :

  • avoir atteint au moins le 5ème échelon en classe normale,
  • compter au moins 6 ans de services effectifs dans ce grade.

Il est très important de savoir que ce salaire de base ne comprend pas les primes et indemnités, lesquelles peuvent considérablement augmenter la rémunération totale.

Selon leur situation et leurs conditions de travail, les ASHQ peuvent bénéficier, entre autres, de ces primes :

  • la prime de service versée à tous les agents titulaires et stagiaires non-médicaux de la fonction publique hospitalière, dont la note administrative est au moins égale à 12,5,
  • l’indemnité de sujétion spéciale dite des 13 h,  attribuée pour compenser des contraintes subies et des risques encourus dans l’exercice des fonctions au personnel de la fonction publique hospitalière,
  • le Supplément Familial de Traitement (SFT) selon le nombre d’enfants à charge,
  • l’indemnité de résidence selon le lieu de l’établissement où il exerce ses fonctions,
  • l’indemnité de Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat (GIPA) permettant de compenser la perte de pouvoir d’achat sur le traitement des agents publics.

2.1.2 Rémunération d’un Brancardier salarié du privé

Lorsque le brancardier travaille dans le secteur privé ou dans le secteur public pour une durée déterminée sans avoir accès au statut de la fonction publique, les salaires varient selon la structure.

Lorsque c’est un établissement public, elle peut suivre la même rémunération (sans les indemnités et primes) de la fonction publique.

Dans les établissements privés, la rémunération d’un brancardier débutant se situe autour du SMIC et peut évoluer jusqu’à plus de 2.000 € brut par mois.

2.2 Quelle évolution professionnelle pour un Brancardier

En termes de carrière, lorsque l’on détient le statut d’ASHQ, l’évolution professionnelle est facilitée dans le monde médical. Un brancardier peut par exemple, par voie de concours ou de VAE (Validation des Acquis de l’Expérience), accéder à la fonction d’aide-soignant.

Il est également possible de devenir ambulancier par une formation courte. Afin de pouvoir évoluer vers certains autres métiers, il sera nécessaire de passer le Baccalauréat pour suivre les formations nécessaires. C’est le cas pour le métier d’infirmer, par exemple.

Brancardier dans un hôpital avec un médecin et une infirmière

3. Quelles études, formations, attestations pour devenir Brancardier

Pour travailler en tant que Brancardier, il existe plusieurs manières d’être recruté.

3.1 Recrutement et évolution en interne des Brancardiers
3.2 Recrutement direct en externe des Brancardiers

3.1 Recrutement et évolution en interne des Brancardiers

Les brancardiers sont souvent recrutés en interne parmi les Agents des Services Hospitaliers Qualifiés (ASHQ) de l’établissement ou parmi le corps des aides-soignants (aide-soignant, auxiliaire de puériculture, aides médico-psychologiques, etc).

Dans ce cas, le candidat peut postuler à un poste d’ASH puis suivre une formation en interne pour occuper des fonctions de brancardage, ou, lorsqu’il est aide-soignant, demander à évoluer vers le poste de brancardier.

Les ASHQ sont chargés de l’entretien et de l’hygiène des locaux de soins et participent aux tâches permettant d’assurer le confort des malades. Il n’existe pas de formation préparant à ce métier.

Le recrutement est ouvert sans condition de titres ou de diplômes. La sélection se fait par une commission interne à l’établissement. Mais les détenteurs du baccalauréat professionnel (BAC Pro) Accompagnement, Soins et Services à la Personne (ASSP) ont souvent plus de chance d’être admis.

Le BEP Carrières Sanitaires et Sociales, le CAP Maintenance et Hygiène des Locaux et le BEP Métiers de l’Hygiène peuvent également être suivis pour préparer au métier d’ASH et faciliter le recrutement.

3.2 Recrutement direct en externe des Brancardiers

Les établissements privés ou les hôpitaux recrutent également des candidats directement au poste de brancardier en externe. Si aucun diplôme n’est exigé, il est nécessaire de détenir l’Attestation de Formation aux Gestes et Soins d’Urgence de niveau 2 (AFGSU2).

L’attestation est obtenue à la fin d’une formation de 9 heures, réparties la plupart du temps sur 2 jours. Il est nécessaire d’avoir passé le niveau 1 pour accéder au niveau 2, mais elles peuvent être suivies en même temps sur une durée de 3 jours (21 heures).

Ces formations sont sous la responsabilité des Centres d’Enseignements des Soins d’Urgences (CESU) et sont données en groupes de dix à douze personnes par du personnel soignant. Pour connaître les sessions, il est nécessaire de contacter le CESU de chaque département.

Ces deux formations permettent au futur brancardier d’être formé au brancardage mais surtout à la prise en charge d’urgences médicales en utilisant des techniques non-invasives, le temps qu’une équipe médicale prenne le relais.

Programme de la formation de AFGSU1 :

Module 1 (6 h). La prise en charge des urgences vitales :

  • identifier un danger, mettre en œuvre une protection adaptée et alerter,
  • identifier l’inconscience et assurer la liberté des voies aériennes,
  • identifier un arrêt cardiaque et réaliser une réanimation de base avec matériel (défibrillateur automatisé externe par exemple),
  • identifier une obstruction des voies aériennes et réaliser les gestes nécessaires,
  • arrêter une hémorragie externe.

Module 2 (3 h). La prise en charge des urgences potentielles :

  • identifier les signes de gravité d’un malaise, d’un traumatisme osseux ou cutané et effectuer les gestes nécessaires,
  • participer au relevage et au brancardage,
  • identifier les signes de gravité d’une brûlure et agir en conséquence,
  • appliquer les règles élémentaires d’hygiène.

Module 3 (3 h). Les risques collectifs :

  • identifier un danger dans l’environnement et appliquer les consignes de protection,
  • identifier son rôle en cas de déclenchement de plan blanc (« organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles »),
  • sensibiliser aux risques NRBC (Nucléaires, Radiologiques, Biologiques, Chimiques).

Programme de la formation de AFGSU2 :

Module 1 (3 h). La prise en charge des urgences vitales :

  • identifier un arrêt cardiaque et réaliser une réanimation avec le matériel d’urgence prévu (chariot d’urgence),
  • utiliser des appareils non-invasifs de surveillance des paramètres vitaux,
  • appliquer les procédures de maintenance des matériels d’urgence.

Module 2 (3 h). La prise en charge des urgences potentielles :

  • utiliser le matériel d’immobilisation adapté à un traumatisme,
  • enlever un casque intégral,
  • effectuer un relevage et un brancardage,
  • faire face à un accouchement inopiné,
  • appliquer les règles de protection face à un risque infectieux.

Module 3 (3 h). Les risques collectifs :

  • participer à la mise en œuvre de plans sanitaires,
  • participer à la mise en œuvre des plans de secours et des plans blancs,
  • identifier son rôle en cas d’activation des annexes NRBC (Nucléaires, Radiologiques, Biologiques, Chimiques) et se protéger par la tenue adaptée prévue.

Les deux niveaux suivis ensembles coûtent entre 300€ et 450€. L’attestation est à actualiser tous les 4 ans en suivant un cours de « recyclage » d’une journée comprenant :

  • une demi-journée permettant d’actualiser les connaissances du stagiaire relatives aux urgences vitales, organisée en ateliers pratiques,
  • une demi-journée permettant d’actualiser des connaissances en lien avec l’actualité scientifique (dans le domaine de la médecine d’urgence ou de l’actualité sanitaire).

Quel que soit le mode de recrutement, les établissements organisent souvent leur propre formation en interne pour préparer les futurs brancardiers aux spécificités du métier.