Fiche Métier de Sapeur-Pompier

Le ou la sapeur-pompier secourt les personnes (sinistres, accidents…), protège les biens et l’environnement (inondations, pollutions…) et éteint des incendies. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir sapeur-pompier.

Sapeurs Pompiers de Paris
Sapeurs Pompier de Paris ©Ibex73

Synonymes et métiers associés : SPP (Sapeur-Pompier Professionnel), SPV (Sapeur-Pompier Volontaire), soldat du feu, sapeur d’incendies, JSP (Jeunes Sapeurs-Pompiers), ambulancière, urgentiste, médecin, auxiliaire ambulancier.
Niveau d’études ou diplôme minimum : Brevet des collèges pour SPP, aucun pour SPV.
Études en alternance : non.
Salaire débutant : SMIC + primes.
Statut : fonctionnaire territorial de catégorie A, B ou C de la filière des sapeurs-pompiers, volontaire, militaire (pompiers de Paris et de Marseille), volontaire.
Limite d’âge pour le recrutement : 18 ans minimum pour un pompier professionnel, 25 ans maximum pour un pompier militaire, entre 16 et 60 ans pour un pompier volontaire.

1. Que fait le Sapeur-Pompier : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Sapeur Pompier, son évolution de carrière
3. Quels concours, diplômes, études, formations pour devenir Sapeur-Pompier

1. Que fait le Sapeur-Pompier : missions, tâches et fonctions

1.1 Quotidien d’un sapeur-pompier

Le sapeur-pompier est connu pour sa mission d’extinction des incendies. Pourtant au fil des années, sa profession a énormément évolué. En 2018, les sapeurs-pompiers ont réalisé près de 4.950.000 interventions. Le secours aux victimes et l’aide aux personnes représentait plus de 80% d’entre elles. Pour les malaises, les brûlures, les noyades etc, les pompiers sont les premiers à arriver sur les lieux et doivent agir vite.

Le reste des opérations varient en fonction de la zone où exerce le pompier.

Les dégâts des eaux et inondations se rencontrent en majeure partie dans les régions de bord de mer ou de fleuve. Le sapeur-pompier intervient pour secourir les populations (personnes bloquées dans leurs maisons, dans leurs voitures, déblaiement des voies de circulation…).

Les captures d’animaux peuvent également lui être demandées et sont assez fréquentes (chiens agressifs, animaux sauvages entrés en ville…).

Les incendies représentaient seulement 6% du travail des sapeurs en 2018, mais cela représentait tout de même plus de 300.000 interventions cette année-là. Ils peuvent avoir lieu en zone naturelle (forêt) ou en zone urbanisée (habitation, véhicule, poubelle…). Le soldat du feu privilégie la vie des personnes par rapport à la protection des biens et des espaces. Mais quand un incendie ravage une forêt, le pompier doit déployer la même énergie que pour secourir des personnes. La protection de l’environnement est primordiale dans sa mission de service public.

L’extinction d’incendie reste une intervention typique du métier de sapeur-pompier car il est le seul habilité à intervenir dans ce cas (matériel adéquat et formation appropriée).

Les accidents de la circulation (voitures, bateaux, avions, trains) mobilisent beaucoup les sapeurs-pompiers et sont les interventions les plus impressionnantes. Les victimes de la route se trouvent souvent dans des états médicaux extrêmes et les pompiers doivent pouvoir apporter les soins nécessaires à leur survie (massage cardiaque, garrot, position latérale de sécurité…) avant l’arrivée des médecins. Les pompiers s’appliquent également à sortir les victimes des véhicules pour les transporter vers les établissements médicaux (dés-incarcération).

Les opérations de sortie des risques technologiques et environnementaux, moins fréquents, font partie du panel d’interventions des pompiers qui doivent savoir faire face aux pollutions industrielles, aux marées noires et autres alertes pollutions pour protéger les populations.

Les pompiers traitent aussi les fuites de gaz et d’eau ainsi que tous les sinistres qui peuvent mettre en péril la vie d’autrui. Ces opérations restent secondaires : les pompiers les réalisent lorsqu’ils ne sont pas sollicités ailleurs.

Au cours des interventions, rien ne distingue les Sapeurs Pompiers Professionnels (SPP) des Sapeurs Pompiers Volontaires (SPV). Ils font les mêmes missions.

1.2 Tenue et équipement

Le pompier peut porter différentes tenues en fonction des occasions.

Il y a 3 types d’uniformes :

  • celui de la garde du drapeau (lors des cérémonies),
  • la tenue de sortie, pour les représentations, cérémonies et défilés,
  • la tenue de travail.

Le pompier porte un uniforme qui est emblématique de sa profession et indispensable à sa sécurité. En fonction de ses interventions, son EPI (Équipement de Protection Individuelle) change.

Lorsqu’il intervient sur un incendie, il s’équipe de protections thermiques. S’il est appelé sur un accident de la route par exemple, il devra porter des protections mécaniques (qui protègent des chocs, des coupures et de l’écrasement).

Son EPI se compose :

  • d’un casque,
  • de gants,
  • de chaussures de sécurité,
  • d’une vestes et pantalons anti-feu,
  • d’une protection respiratoire,
  • d’une cagoule de protection,
  • d’un gilet à bande fluorescentes,
  • de protections auditives.

Pour mener à bien ses missions, le sapeur-pompier a besoin, en plus de son EPI, d’un matériel spécifique :

  • lance à incendie,
  • hache,
  • pince de dés-incarcération,
  • détecteur de gaz,
  • piscine réservoir, etc.

Il a également à sa dispositions différents types de véhicules : ambulance, camion-échelle, camion citerne, bateau pneumatique et véhicule tout terrain (pour circuler rapidement et facilement en forêt).

1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires

Le soldat du feu possède une condition physique à toute épreuve. Il aime travailler en équipe. Il met son dynamisme et sa maîtrise de soi au service des autres et doit donc avoir un grand sens du service public.

Il est impératif qu’il sache garder son sang-froid dans toutes les situations, car il fait face à des scènes difficiles et met sa vie en danger pendant ses interventions.

Les équipes des sapeurs-pompiers sont pluridisciplinaires. Il existe par exemple des maîtres-chien, des pilotes d’hélicoptère, de bombardiers à eau (Canadair), de drones, etc. Ces différentes spécialités demandent toutes des compétences et un savoir-faire particuliers.

1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier

Les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires sont employés uniquement par des collectivités territoriales ou des Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS).

Les lauréats du concours de sapeur-pompier professionnel sont inscrits sur liste d’aptitude. Le président du conseil d’administration du SDIS y choisit un candidat pour le recruter. Pour les emplois de catégorie A et B, c’est le président du conseil d’administration du SDIS et le préfet du département qui décident du recrutement.

Le volontariat chez les sapeurs-pompiers est indispensable. La majorité des sapeurs sont des volontaires (79%). Ils assurent la moitié des interventions en milieu semi-urbain et 80% des missions en zone rurale.

Le recrutement des pompiers volontaires se fait en réponse à une candidature « classique » adressée au SDIS du département souhaité (CV, lettre de motivation, entretien, copie des titres, diplômes ou attestations de formation). Il est également possible de se renseigner auprès des communes pour savoir si elles ont un centre de première intervention (corps communal de sapeurs-pompiers volontaires).

Un SPV est engagé pour une période de 5 ans au grade de sapeur. La première année est probatoire. L’activité de sapeur-pompier volontaire s’exerce comme celle de professionnel, avec obéissance, discrétion, responsabilité et dans le respect de la charte nationale du sapeur-pompier volontaire. Le renouvellement de l’engagement du SPV se fait à condition qu’il remplisse les conditions d’aptitude physique et médicale.

Sapeur-pompier est un métier de vocation prestigieux. La présence des sapeurs-pompiers est un enjeu majeur de sécurité des populations. Malgré cela, la profession peine à recruter en raison des exigences et des risques du métier. Les postes à pourvoir sont donc nombreux.

1.5 Horaires, conditions et temps de travail

Un sapeur-pompier professionnel peut être sollicité tous les jours de l’année (samedi, dimanche, fériés) à toute heure, de jour comme de nuit (hors jour de repos). Son métier fonctionne sur un principe de gardes et d’astreintes (de 24 à 48h) compensées par des jours de repos.

Quand aux pompiers volontaires, 2 sur 3 ont une activité professionnelle parallèlement à leur engagement de pompier. Le sapeur volontaire salarié peut bénéficier d’un assouplissement de ses horaires de travail. Dans ce cas, une convention est signée entre l’employeur et le SDIS. Elle précise les modalités de disponibilité du salarié pour les opérations et pour la formation aux missions de sapeur-pompier.

La profession compte très majoritairement des hommes mais il est tout à fait possible pour une femme de faire ce métier. Et la profession a plutôt tendance à se féminiser peu à peu : environ 17% des sapeurs-pompiers civils sont des femmes.

Pompiers en intervention incendie
Pompiers en intervention ©Kevin B

2. Quel est le salaire d’un Sapeur Pompier, son évolution de carrière

2.1 Combien gagne un sapeur-pompier, rémunération et primes

2.1.1 Rémunération d’un Sapeur Pompier Professionnel (SPP)

La rémunération d’un sapeur-pompier professionnel dépend de son grade et de son échelon. Un pompier monte en grade sur concours ou grâce à une promotion interne et il gravit les échelons avec les années :

  • Sapeur (2ème classe et 1ère classe), le professionnel est rémunéré entre 1.532€ et 1.668€ brut par mois,
  • Caporal (caporal et caporal-chef) est rémunéré entre 1.541€ et 1.959€ brut par mois,
  • Sous-officier (sergent, sergent-chef, adjudant, adjudant-chef) est rémunéré entre 1.574€ et 2.207€ brut par mois,
  • Officier (lieutenant, capitaine, commandant, lieutenant-colonel) est rémunéré entre 1.794€ et 3.716€ brut par mois.

En plus de ce salaire de base, le sapeur-pompier bénéficie de primes, d’indemnités et éventuellement, d’un logement de fonction.

Pour un sapeur-pompier militaire, la rémunération minimum est de 1.800€ net par mois. Elle évolue en fonction de la situation personnelle du pompier, de son ancienneté et de son grade.

2.1.2 Rémunération d’un Sapeur Pompier Volontaire (SPV)

Le sapeur-pompier volontaire touche lui aussi une indemnité horaire qui est plus ou moi élevée en fonction de son grade :

  • 7,92€/h pour un sapeur,
  • 8,50€/h pour un caporal,
  • 9,60€/h pour un sous-officier,
  • 11,91€/h pour un officier.

Ces indemnités horaires lui sont versées en fin de mois par son SDIS. Cette indemnité est majorée de 50% les dimanches et jours fériés et de 10% entre 22 heures et 7 heures du matin.

Ces indemnités ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu ni aux prélèvements sociaux. Le SPV retraité a le droit à une « prestation de fidélité et de reconnaissance » en fonction de sa durée de service.

D’autres avantages sociaux sont attribués au SPV : allocation de réversion, couverture sociale, actions de formation, prestations en nature, indemnisation pour incapacité temporaire de travail, frais funéraires, indemnisation d’invalidité permanente.

2.2 Évolution professionnelle d’un Sapeur Pompier

La carrière du sapeur-pompier professionnel peut évoluer vers une spécialisation. Dans sa caserne, il peut prendre des fonctions plus en lien avec la mécanique, l’informatique ou encore la gestion.

Au cours des interventions, il peut devenir un expert en plongée, en pilotage d’hélicoptère, en dressage de chiens de recherche, etc.

Pompiers sur un accident de la route
Démonstration intervention accident de la route ©Ibex73

3. Quels concours, diplômes, études, formations pour devenir Sapeur-Pompier

3.1 Recrutement d’un Sapeur Pompier Volontaire

Aucun diplôme ni études spécifiques sont nécessaires pour devenir pompier volontaire. Toutefois pour devenir lieutenant, un BAC+3 ou équivalent est nécessaire, et pour le grade de capitaine, il faut un BAC+5.

3.1.1 Conditions pour devenir Sapeur Pompier Volontaire

  • avoir minimum 16 ans avec autorisation parentale pour les mineurs, 21 ans pour les officiers,
  • habiter en France (légalement),
  • avoir effectuer ses obligations de service national,
  • jouir de ses droits civiques,
  • avoir un casier judiciaire compatible avec le métier,
  • être apte physiquement et médicalement.

3.1.2 Dépôt de candidature

Si vous répondez aux conditions pour devenir pompier volontaire, vous pouvez envoyer votre candidature au Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) de votre département.

Il faut :

– une lettre de motivation,
– un CV,
– la copie de vos diplômes, titres ou attestations de formation.

Vous pouvez connaître les coordonnées de votre SDIS grâce à cet annuaire.

3.1.3 Formation initiale

Si sa candidature est retenue, le pompier volontaire suit une formation initiale d’environ 30 jours, reparti sur 1 à 3 ans.

Cette formation comprend 5 modules :

  • module transverse,
  • module secours à personnes,
  • module secours routier,
  • module incendie,
  • module opérations diverses.

Ensuite tout au long de sa carrière, le pompier recevra une formation continue pour se perfectionner, acquérir de nouvelles compétences ou se spécialiser.

3.2 Concours de Sapeur-Pompier Professionnel (SPP)

Il est possible de devenir SPP sans concours et d’accéder au grade de sapeur. Pour cela, il faut avoir validé sa formation initiale et au moins 3 années de service en tant que Jeune Sapeur-Pompier (JSP), Sapeur-Pompier Volontaire (SPV), sapeur pompier militaire, sapeur pompier auxiliaire ou volontaire civil de la sécurité civile.

Il y a aussi des concours de la fonction publique territoriale permettent de devenir SPP au grade de caporal. Il y a un concours externe et un concoure interne. Le concours interne est ouvert à ceux qui remplissent les mêmes conditions que pour devenir sapeur-pompier professionnel sans concours (3 ans d’ancienneté en tant que JSP, SPV, etc.).

Le concours externe, quant à lui, est ouvert aux candidats de nationalité française, âgés de plus de 18 ans et titulaires d’un diplôme de niveau V (niveau brevet des collèges). Les candidats doivent s’inscrire auprès d’un SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours). Il y en a un par département.

Le concours de sapeur-pompier professionnel se déroule en 3 phases :

  • La pré-admissibilté :

Cette phase est composée de deux épreuves : une dictée et une épreuve de mathématiques où le candidat doit résoudre deux problèmes numériques ou géométriques. Ces deux épreuves correspondent à un niveau 3ème.

  • L’admissibilité :

Il s’agit de 6 épreuves sportives :

– 50m de nage libre,
– le test Luc Léger (test d’endurance),
– souplesse,
– gainage (position de la planche),
– endurance musculaire des membres supérieurs (maintenir une position de « traction » le plus longtemps possible),
– endurance musculaire des membres inférieurs (épreuve de Killy ou de la chaise).

La moyenne à toutes ces épreuves ne doit pas être inférieure à 10/20. Une note inférieure à 5/20 à l’une des épreuves est également éliminatoire.

  • L’admission :

Le candidat passe un entretien face à un jury. Il expose ses motivations pendant environ 5 minutes avant de répondre aux questions du jury. Cet entretien permet d’apprécier la motivation du candidat, ses connaissances générales et de l’institution, mais aussi ses qualités de réflexion.

Les lauréats du concours sont inscrits sur liste d’aptitude et recrutés par le SDIS du département choisi.

Il existe également deux concours de sapeur-pompier professionnel officier. Le premier permet d’accéder au grade de lieutenant pour les candidats titulaires d’un diplôme de niveau BAC+2.

Le second permet d’obtenir le grade de capitaine et est réservé aux titulaires d’un BAC+3. Les candidats à ces concours doivent évidemment être âgés de plus de 18 ans et de nationalité française.

3.3 Les Sapeurs-Pompiers Militaires

À Paris et à Marseille, les pompiers sont des militaires (armée de terre et marine nationale). Pour se présenter aux sélections, un candidat doit remplir certaines conditions :

  • être de nationalité française,
  • avoir entre 18 et 25 ans,
  • être titulaire d’un diplôme allant du BEPC (brevet des collèges) au BAC+2,
  • posséder un casier judiciaire vierge,
  • être en règle au niveau du service national (JAPD, JDC),
  • être titulaire du permis B.

Une personne qui souhaite devenir pompier militaire doit d’abord se renseigner dans un Centre d’Information et de Recrutement des Forces Armées (CIRFA), auprès d’un orienteur. Au cours de ce rendez-vous, le candidat expose ses motivations, mais peut également poser des questions. L’orienteur est là pour le conseiller et lui indiquer la marche à suivre. Il y a des CIRFA dans chaque département.

Le parcours de recrutement se déroule ensuite en plusieurs étapes :

  • une visite médicale,
  • des épreuves sportives (natation, Luc Léger, tractions, parcours pompier…),
  • des tests psychotechniques,
  • un entretien individuel de motivation.

Les candidats sont ensuite sélectionnés sur dossier pour intégrer l’École des Pompiers de Paris ou une École de la Marine Nationale. En effet, contrairement aux pompiers de Paris, les marins-pompiers de Marseille suivent d’abord une formation militaire et maritime de 6 semaines avant d’intégrer l’École des Marins-Pompiers de la Marine pour la formation élémentaire métier, qui dure 11 semaines.

Les pompiers de Paris commencent par suivre une formation initiale de 4 mois à l’École des Pompiers de Paris. Au cours de cette formation, ils effectuent une semaine découverte dans une caserne parisienne. À la fin de ces 4 mois, les apprentis pompiers doivent réussir l’Aptitude à la Compagnie d’Incendie et de Secours (ACIS) pour pouvoir continuer leur cursus.

Une fois l’ACIS obtenue, les pompiers sont affectés dans un centre de secours pendant 2 mois. C’est ce que l’on appelle la formation d’adaptation. En fin de formation, les pompiers doivent passer un examen final, qui délivre l’Attestation au Service d’Incendie et de Secours (ASIS).

Après leur formation, les Pompiers de Paris et les Marins-Pompiers de Marseille sont affectés dans une des casernes militaires.