Fiche Métier de Puéricultrice

Une puéricultrice s’occupe de jeunes enfants. Elle leur procure des soins médicaux et s’assure de leur bon développement au sein de différents établissements : maternité, crèche, PMI… Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir puéricultrice.

Puéricultrice

Synonymes et métiers associés : assistante maternelle, auxiliaire puéricultrice, ATSEM, éducatrice de jeunes enfants, aide-soignante, infirmière.
Niveau d’étude ou diplôme nécessaire : Diplôme d’État (DE) de Puériculture (BAC+4).
Études en alternance : non.
Salaire débutant : 1.949€ brut + primes dans la fonction publique.
Statut : salarié ou fonctionnaire (fonction publique hospitalière et territoriale).
Limite d’âge pour le recrutement : 18 ans au minimum.

1. Que fait une Puéricultrice : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’une Puéricultrice, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Puéricultrice

1. Que fait une Puéricultrice : missions, tâches et fonctions

Une puéricultrice est avant tout une infirmière ou, plus rarement, une sage-femme spécialisée dans le soin des jeunes enfants qu’ils soient malades ou en bonne santé.

Elle assure les soins de santé aux enfants et, réalise des actions de prévention et d’éducation auprès de parents. Sa mission est toujours de s’assurer du bon développement de l’enfant. Elle participe également à l’organisation interne de la structure dans laquelle travaille.

1.1 Quotidien d’une Puéricultrice
1.2 Tenue et équipement
1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires
1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier
1.5 Horaires, conditions et temps de travail

1.1 Quotidien d’une Puéricultrice

Ses tâches quotidiennes dépendent de la structure dans laquelle elle exerce.

  • Tâches de la puéricultrice en milieu hospitalier :

À l’hôpital, elle travaille au sein des services de réanimation, des urgences, de pédiatrie, de néo-natalité, d’un centre de rééducation ou d’une maternité. Elle a le statut d’infirmière, elle est donc responsable de prodiguer les soins médicaux à tous les enfants.

Lorsqu’elle s’occupe des nouveau-nés, elle réalise le premier examen médical, réalise sa toilette et suit son régime alimentaire. Elle est également responsable de donner des soins aux prématurés.

En compagnie de la sage-femme, elle donne les premiers conseils aux parents : comment donner le bain, comment le nourrir et le changer, etc. Plus généralement, elle est le premier contact avec les parents : elle répond à toutes leurs questions, les aide à prendre confiance et à assumer leur rôle de parent.

Lorsqu’elle s’occupe d’enfants malades, en pédiatrie ou en chirurgie infantile, elle leur procure les soins ordonnés par les médecins : elle distribue les médicaments, pose les pansements, les perfusions, etc. Elle est en relation constante avec les parents qu’elle rassure et renseigne sur l’évolution des soins donnés à leur enfant.

  • Tâches de la puéricultrice dans un service de Protection Maternelle et Infantile (PMI) :

Une PMI est un établissement consacré aux soins des enfants de 0 à 6 ans. Il est composé de médecins, de sage-femmes et d’infirmières puéricultrices. Les soins sont gratuits.

En PMI, une puéricultrice ne donne pas de soins, mais elle participe aux consultations avec le médecin. Elle accompagne les parents d’un 1er enfant dans l’apprentissage de leur rôle. Elle les guide sur les gestes à adopter pour s’occuper de leur bébé ou de leur enfant malade au quotidien. Son rôle est aussi d’écouter leurs appréhensions et leurs doutes, de répondre à leurs questions et de les rassurer.

Elle réalise des visites à domicile après l’accouchement et des bilans de santé en maternelle. Elle peut être responsable de suivre à domicile les enfants signalés par les services d’aide sociale à l’enfance ou de prendre en charge des enfants handicapés.

Enfin, elle s’occupe également des agréments des assistantes maternelles et de leur suivi. Elle effectue des visites et des contrôles réguliers chez l’assistante pour s’assurer de la conformité du domicile en termes de sécurité et d’hygiène. Elle lui donne des conseils et s’assure que les enfants gardés sont en sécurité.

  • Tâche de la puéricultrice en établissement de garde :

Dans une crèche ou une halte-garderie, la puéricultrice occupe souvent le poste de directrice ou de directrice adjointe. Elle est chargée de l’organisation, de l’encadrement du personnel (éducatrices et auxiliaires), de la gestion administrative et financière, de la sécurité et de l’hygiène de l’établissement.

Elle est également l’interlocutrice privilégiée des parents. Elle ne donne aucun soin médical. Elle concentre son travail sur le développement de l’enfant.

Le métier de puéricultrice ne compte presque uniquement que des femmes. En 2018, les hommes représentent 1,4% des effectifs du métier.

1.2 Tenue et équipement

En milieu hospitalier, elle porte une blouse ou une tunique d’infirmière. Elle a à sa disposition tout le matériel nécessaire pour ausculter et prodiguer des soins aux enfants.

Le port de la blouse peut être demandé en crèche. L’employeur fournit parfois même une tenue uniforme pour des questions d’hygiène. Au minimum, la puéricultrice doit avoir des chaussures propres qu’elle n’utilise qu’à la crèche pour ne pas contaminer les sols où s’amusent les enfants.

La puéricultrice en PMI peut également porter une blouse au-dessus de ses vêtements. Lorsqu’elle se déplace à domicile, elle reste en tenue de ville.

1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires

Le métier est très souvent vécu comme une vocation. Il est effectivement indispensable d’aimer s’occuper des enfants, mais ce n’est pas suffisant pour réussir et s’épanouir dans ce métier.

S’occuper d’enfants toute la journée peut être fatigant. Il est nécessaire d’avoir de la patience, de faire preuve de calme, de la pédagogie et avoir le sens de l’écoute même en période de stress ou de fatigue. Ces qualités lui serviront avec les enfants, mais aussi avec les parents.

Elle doit également être attentive, dynamique et rigoureuse pour s’assurer de la sécurité des enfants qui sont sous sa responsabilité.

C’est un métier qui peut être difficile psychologiquement, surtout en milieu hospitalier. Une puéricultrice doit savoir prendre du recul, car elle va parfois devoir faire face à des cas de maltraitance ou de maladies graves sur de jeunes enfants.

1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier

Le métier de puéricultrice peut s’exercer dans plusieurs structures :

  • les établissements de santé (hôpital, clinique…),
  • les Établissements d’Accueil de Jeunes Enfants (EAJE) : crèche, halte-garderie, multi-accueil, etc.,
  • les services de Protection Maternelle et Infantile (PMI),
  • les associations : associations d’accueil de jeunes enfants, maisons pour tous, etc.

Le plus grand employeur des puéricultrices reste l’hôpital : sur plus de 21.000 puéricultrices, plus de 13.000 d’entre elles travaillent dans le milieu hospitalier en 2018.

La filière de la petite enfance est une des plus dynamiques en termes d’emploi. Il y a des recrutements réguliers et l’obligation d’avoir un DE de Puéricultrice (Diplôme d’Etat) limite le nombre de candidats. Le marché du travail est donc favorable.

Si l’on souhaite intégrer la fonction publique territoriale, pour travailler en PMI ou en crèche, il est nécessaire de passer un concours sur titre avec épreuves.

Ce concours est uniquement accessible aux détenteurs du DE de Puéricultrice. Il est organisé par les Centres De Gestion (CDG) ou les collectivités locales non affiliées à un CDG. Il est composé d’une épreuve unique, un entretien oral avec un jury. Le candidat commence l’entretien par un exposé de 10 minutes sur son parcours et son projet professionnel.

La réussite au concours ne garantit pas un emploi, elle permet au candidat d’être inscrit sur une liste d’aptitude qui donne la possibilité de postuler aux offres d’emplois de puéricultrices dans toutes les collectivités de France.

Par contre, le recrutement à l’hôpital se fait sur titre. Les diplômés peuvent postuler aux offres d’emplois des établissements de santé sans passer d’épreuves.

Le recrutement dans le secteur privé se fait en réponse à une offre ou de manière spontanée par une candidature classique (CV + lettre d’embauche).

1.5 Horaires, conditions et temps de travail

Ses horaires varient en fonction de la structure dans laquelle elle travaille.

À l’hôpital, la puéricultrice fait des horaires irréguliers. Elle peut alterner entre des horaires de jour et des horaires de nuit ou faire les 3/8 : horaire du matin (6h/14h par exemple), du midi (14h/22h) et de nuit (22h/6h). Elle travaille en semaine, le week-end et les jours fériés.

En PMI, une puéricultrice travaille uniquement en journée. Les horaires sont réguliers, généralement 8h par jour du lundi au vendredi, de 8h/9h à 17h/18h. Elle est souvent en déplacement, en visite à domicile chez les parents et parfois chez les assistantes maternelles.

En crèche, la puéricultrice occupe souvent le poste de directrice ou de directrice adjointe. Malgré des horaires réguliers, ses journées sont parfois longues pour mener à bien toutes ses responsabilités : gestion de l’établissement, management de l’équipe, relationnel avec les parents, etc.

Les conditions de travail sont souvent difficiles à l’hôpital : non seulement la puéricultrice a des horaires décalés, mais elle doit souvent s’occuper d’enfants malades. Le manque de moyens peut également générer beaucoup de stress sur le personnel.

Puéricultrice avec un enfant

2. Quel est le salaire d’une Puéricultrice, son évolution de carrière

2.1 Combien gagne une Puéricultrice, rémunération, primes
2.2 Évolution professionnelle d’une Puéricultrice

2.1 Combien gagne une Puéricultrice, rémunération, primes

La grande majorité des puéricultrices sont fonctionnaires. Dans la fonction publique, le salaire est défini selon le grade et l’échelon de l’agent.

Une puéricultrice qui exerce dans la fonction publique hospitalière et une puéricultrice qui travaille dans la fonction publique territoriale touchent la même rémunération :

  • au premier grade de leur corps d’emploi, elles gagnent entre 2.047€ (échelon 1) et 3.502€ (échelon 11) brut par mois,
  • au grade supérieur, elles sont rémunérées entre 2.260€ (échelon 1) et 3.705€ (échelon 9) brut par mois.

La différence réside dans les primes et indemnités accordées. La puéricultrice à l’hôpital appartient au cadre d’emploi des infirmiers.

Elles reçoivent un montant plus élevé de primes pour compenser les contraintes subies (travail de nuit, le dimanche, etc.) et des risques encourus à l’hôpital.

La prime principale des infirmières puéricultrices est l’indemnité de sujétion spéciale (« prime des 13 heures ») qui correspond à 13 heures supplémentaires par mois. Elle est obligatoire.

Comme les infirmières puéricultrices, les puéricultrices territoriales bénéficient de primes communes à tous les fonctionnaires (indemnité de résidence, supplément de traitement familial et nouvelle bonification indiciaire…).

Mais l’attribution de primes supplémentaires est facultative. Elle dépend du régime indemnitaire voté dans la collectivité. La puéricultrice peut percevoir l’indemnité de sujétion spéciale et la prime de service (7,5% du traitement brut) si elle est en vigueur dans sa collectivité.

Les puéricultrices salariées dans le secteur privé touchent un salaire un peu plus élevé que dans le secteur public.

2.2 Évolution professionnelle d’une Puéricultrice

Une puéricultrice fonctionnaire peut évoluer de plusieurs manières :

  • Gravir les échelons de son grade :

Elle devra rester entre 1 et 4 ans à chaque échelon avant d’être promue à l’échelon immédiatement supérieur. La durée dépend de l’échelon.

  • Gravir les grades de son cadre d’emploi :

Lorsqu’elle a atteint un certain seuil d’ancienneté à son grade actuel (en échelon et en nombre d’années de service effectif), elle pourra faire une demande d’avancement au choix. Une commission évalue sa demande, et, si elle rend un avis favorable, la puéricultrice est classée sur un tableau d’avancement par ordre de mérite. Elle est promue si son rang dans cette liste lui permet d’entrer dans le quota de promotion votée cette année-là.

Il est également possible, pour une puéricultrice avec moins d’ancienneté, de passer un examen professionnel. En cas de réussite, elle pourra à son tour faire une demande d’avancement au choix.

  • Passer un concours interne pour changer de cadre d’emplois :

Elle pourra ainsi accéder au cadre d’emploi de « puéricultrice cadre de santé » pour exercer des fonctions de gestion de service et d’encadrement. À l’hôpital, elle pourra prendre en charge un service de pédiatrie par exemple.

Elle pourra ainsi obtenir un poste de directrice de crèche, puis de coordinatrice petite enfance où elle s’occupera de la gestion de plusieurs établissements. Rappelons que pour travailler en crèche, elle devra passer le concours de la fonction publique territoriale.

En tant que cadre de santé, elle peut également se tourner vers l’enseignement et devenir formatrice de puéricultrice.

Puéricultrice qui ausculte un bébé

3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Puéricultrice

Pour accéder à la formation de puéricultrice, il faut d’abord obtenir le Diplôme d’État d’Infirmier ou de Sage-femme ou être inscrit en dernière année d’études dans l’un de ces 2 cursus.

Toutefois, la majorité des étudiantes puéricultrices viennent d’une formation d’infirmier (95%). Il est donc conseillé de s’orienter vers des études d’infirmier, moins sélectives et longues que celles de sage-femme.

3.1 Concours et formation d’Infirmier d’État (IE)
3.2 Concours d’Infirmière Puéricultrice Diplômée d’État (IPDE)
3.3 Formation de Puéricultrice Diplômée d’État (PDE)

3.1 Concours et formation d’Infirmier d’État (IE)

Le Diplôme d’État d’Infirmier se prépare dans un Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI). La formation est accessible à tous les bacheliers en formation initiale.

Les adultes en reconversion peuvent intégrer le cursus en formation continue. Ce format est réservé aux professionnels ayant au minimum 3 ans de cotisation à un régime de protection sociale.

Jusqu’à la réforme de 2018, il était nécessaire de passer un concours pour rejoindre la formation après le BAC. Depuis 2019, pour les élèves de terminale, la sélection se fait sur dossier grâce à la plateforme ParcourSup. Il est parfois conseillé de suivre un BAC Science et Technologie de Santé et du Social (ST2S), mais il est tout à fait possible d’être sélectionné avec un autre baccalauréat. Ce qui est nécessaire, c’est d’avoir un bon dossier.

Pendant trois ans, les étudiants suivront des enseignements théoriques (cours magistraux, travaux dirigés et travail personnel guidé) et une formation clinique (7 stages).

A noter : les candidats en formation continue doivent passer une pré-sélection :

  • un entretien oral avec un jury (20 min — coefficient 1) : le candidat doit préparer un dossier en vue de cet entretien. Il doit y exprimer sa motivation et ses aptitudes à exercer le métier d’infirmier en valorisant son parcours professionnel,
  • une épreuve écrite (1h – coefficient 1) : le candidat doit répondre à plusieurs questions dans le domaine sanitaire et social et effectuer des calculs simples de mathématiques.

3.2 Concours d’Infirmière Puéricultrice Diplômée d’État (IPDE)

Une fois le DE d’Infirmier en poche, l’étudiante peut s’inscrire au concours d’admission dans un Institut de Formation pour Puéricultrice Diplômée d’État (IFPDE). Il existe 39 instituts agréés par l’État répartis sur toute la France. Ils sont tous rattachés à un CHU.

L’inscription au concours se fait directement auprès des instituts. Le coût de la formation est de 5.000 à 6.000€. Il est possible de se faire financer les frais de scolarité par le Région.

Le concours est composé 2 épreuves d’admissibilité et d’une épreuve orale d’admission :

  • Épreuves d’admissibilité : 

– Réponse à 40 questions à choix multiple et 10 questions à réponses courtes (1h30 – coefficient 1),
– Tests psychotechniques (1h30 – coefficient 1).

  • Épreuve d’admission :

– Entretien oral (20 min de préparation/10 min d’exposé/10 min de discussion – coefficient 1) : l’étudiant tire un sujet au sort en rapport avec l’exercice professionnel infirmier et dispose de 20 minutes pour préparer un exposé. S’en suit un échange avec le jury, composé d’une puéricultrice, d’une directrice de crèche et d’un médecin.

Les candidats les mieux notés sont admis dans la limite des places disponibles cette année-là. Il est aussi nécessaire d’avoir obtenu une note globale égale ou supérieure à 30/60.

De nombreux centres de formation privés proposent une formation à distance aux épreuves du concours.

3.3 Formation de Puéricultrice Diplômée d’État (PDE)

Les 1.500 heures de formation peuvent être réalisées sur 12, 24 ou 27 mois.

L’étudiante suivra plusieurs unités d’enseignements théoriques et pratiques (650 h) :

  • Alimentation de l’enfant et de l’adolescent,
  • Enfant et adolescent en situation de handicap,
  • Psychologie de la famille et de l’enfant de la naissance à l’adolescence,
  • Législation professionnelle et droits de l’enfant et de la famille,
  • Processus pathologiques,
  • Soins palliatifs et accompagnement des enfants et de leurs familles,
  • Techniques de communication et d’observation du nouveau-né, de l’enfant, de l’adolescent et de la famille,
  • Démarche d’amélioration continue de la qualité,
  • Recherche en puériculture.

Elle suivra également des travaux dirigés (140 h) et 5 stages (710 h) dans les services suivants :

  • maternité,
  • néonatalogie,
  • pédiatrie,
  • Protection Maternelle Infantile (PMI) et établissements d’accueil de jeunes enfants (crèche).

Le contrôle des connaissances s’effectue au moyen d’un contrôle continu (évaluations en stage) et de trois épreuves écrites :

  • la résolution d’un problème de soin sur le terrain, dans le secteur hospitalier ou extra-hospitalier (3h),
  • une action d’information en matière d’éducation pour la santé (1h),
  • l’élaboration d’un projet professionnel à présenter à l’oral (1h).

Les étudiantes qui réussissent obtiendront le diplôme d’État de puéricultrice.