Le, ou la, vétérinaire est le médecin et le chirurgien des animaux de compagnie (chiens, chats, rats, serpents…), de ferme (chevaux, vaches…) ou sauvages (dauphins, lions…). Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir vétérinaire.
Synonymes et métiers associés : véto, soigneur, médecin des animaux, auxiliaire vétérinaire, auxiliaire de santé animale, officier vétérinaire, éthologue, comportementaliste pour chien, inspecteur de la santé publique vétérinaire, gardien d’animaux, éleveur de chiens et chats.
Niveau d’études ou diplôme minimum : Doctorat vétérinaire.
Études en alternance : non.
Salaire débutant : 2.325€ brut par mois.
Statut : salarié, indépendant, fonctionnaire.
Limite d’âge pour le recrutement : aucune.
1. Que fait le Vétérinaire : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Vétérinaire, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Vétérinaire
1. Que fait le Vétérinaire : missions, tâches et fonctions
1.1 Quotidien d’un vétérinaire, journée type
A l’arrivée au sein de la clinique vétérinaire, le vétérinaire visite les animaux hospitalisés. Il effectue le suivi de leur état général : prise de température, renouvellement des pansements, médicaments à prendre, promenade… Pour ces soins, le vétérinaire est assisté par un auxiliaire vétérinaire.
Plusieurs demi-journées par semaine sont dédiées à la chirurgie des animaux. Il peut s’agir d’opérations courantes comme les castrations, les stérilisations, le détartrage dentaire, ou encore les ablations de tumeurs. Parfois, il y a des opérations plus spécifiques comme de la chirurgie osseuse (fracture, luxation…) ou digestive.
Le reste de la journée est consacré aux consultations. Le vétérinaire reçoit dans son cabinet les animaux avec leurs propriétaires. Cela peut être pour une visite de contrôle (vaccins, check-up…), pour une blessure ou pour une maladie..
L’animal ne pouvant exprimer sa souffrance, le médecin des animaux commence par poser des questions au propriétaire sur les raisons de la visite. Le maître décrit les habitudes de son animal de compagnie : alimentation, sorties, loisirs… Le vétérinaire pose beaucoup de questions pour avoir le plus d’informations possible.
Ensuite, le véto fait un examen général de l’animal, puis un examen approfondi sur une partie spécifique du corps, si cela est nécessaire.
Il n’est pas rare que des urgences se produisent dans une clinique vétérinaire. De nombreux animaux se font renverser par des voitures par exemple. Mais il existe d’autres urgences moins connues comme les mises bas difficiles (accouchement de l’animal) que le vétérinaire peut réaliser par césarienne, les piqûres de vipères et de guêpes, les chiens blessés à la chasse, les ingurgitations de produits toxiques, les crises d’asthme…
En parallèle de ses consultations, le vétérinaire se tient informé des dernières innovations et avancées de sa discipline (nouvelles techniques opératoires, progrès du matériel…) en lisant des magazines et des sites web spécialisés.
Le vétérinaire doit également réaliser des tâches annexes en lien avec la gestion de sa clinique vétérinaire : commandes et suivi des stocks de matériel et de médicaments, comptabilité, gestion des factures…
Le vétérinaire est aussi le « pharmacien des animaux ». Il prescrit et vend des médicaments spécialement conçus pour les animaux et adaptés à chaque espèce.
Il peut aussi se déplacer au domicile des propriétaires d’animaux, en particulier à la campagne lorsqu’il faut soigner des animaux de ferme : des vaches, des moutons, des chèvres ou des chevaux par exemple. Avant de partir en intervention, il prend soin de poser toutes les questions nécessaires pour savoir quel matériel emporter et mesurer l’urgence de la situation.
Le docteur assure aussi un suivi tout au long de la vie de l’animal. S’il est spécialisé dans le bétail, il s’occupera par exemple de l’insémination artificielle, du contrôle du lait, de la naissance du petit, du départ pour l’abattoir…
L’objectif du vétérinaire est de soigner et de sauver des animaux. Mais il ne faut pas oublier que l’euthanasie est une facette obligatoire de son travail. Lorsqu’un animal ne peut être soigné (blessures trop graves, maladie incurable, raisons financières ou autres), il est dans l’obligation morale de mettre fin à ses souffrances.
Le médecin des animaux s’engage à respecter le code de déontologie, qui définit les devoirs du vétérinaire envers ses clients, ses confrères et son public.
1.2 Tenue et équipement
Le vétérinaire porte une tenue médicale composée d’une blouse, d’un pantalon et de chaussures spécifiques. Certains actes nécessitent le port de gants chirurgicaux. Lorsqu’il opère, il enfile une tenue chirurgicale composée d’une sur-blouse, de gants, d’un masque et d’un calot.
Un cabinet vétérinaire doit posséder de nombreux équipements spécifiques, comme une table vétérinaire, un appareil de radiographie, des outils chirurgicaux, des cages, un électrocardiogramme, une balance, etc. Cet équipement est régulièrement désinfecté et stérilisé par l’auxiliaire vétérinaire.
1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires
Le vétérinaire est avant tout un bon médecin qui pose le bon diagnostic (observation et analyse du comportement des animaux). Il fait preuve d’une grande agilité lors des interventions chirurgicales. Il doit être plein de tact et avoir le sens du contact pour dialoguer avec les propriétaires des animaux, souvent inquiets.
Une grande réactivité est également nécessaire pour prendre des décisions rapides sans toujours pouvoir faire des examens complémentaires. Le vétérinaire a la résistance physique nécessaire pour immobiliser des animaux de grande taille. Il doit aussi savoir garder son sang-froid et être fort psychologiquement pour faire face à des cas difficiles.
Lorsqu’il travaille en libéral, le vétérinaire est capable d’encadrer une équipe de salariés (qualités de manager) et possède des connaissances solides en gestion d’entreprise.
Il doit bien évidemment être passionné par les animaux et avoir de l’empathie, pour eux, ainsi que pour leurs propriétaires.
1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier
La plupart du temps, le vétérinaire travaille dans un cabinet ou une clinique vétérinaire. Il est alors praticien libéral ou employé, et se spécialise vers les espèces animales de son choix : rurales, domestiques, équines, mixtes… Le vétérinaire peut aussi exercer son métier aux domiciles des particuliers, notamment pour des urgences.
Le vétérinaire peut aussi être salarié dans le secteur des productions animales (suivi des élevages, surveillance sanitaire, génétique, alimentation…).
L’armée recrute aussi des professionnels au titre d’officier vétérinaire pour soigner les animaux. Les Directions Départementales de la Protection des Populations (DDPP), l’éducation nationale et la recherche emploient également des vétérinaires qui ont le statut de fonctionnaire.
Le vétérinaire peut travailler en tant que salarié ou consultant dans l’industrie pharmaceutique ou agroalimentaire pour fabriquer des médicaments pour les animaux. Dans ce cas il n’est pas souvent à leur contact.
Le recrutement du vétérinaire se fait en réponse à une candidature classique (CV, lettre de motivation, entretien d’embauche).
Depuis le 28 janvier 2015, le statut juridique de l’animal a changé. Il est passé dans le code civil de « bien meuble » à véritable « être vivant et sensible ». Cette évolution a un impact considérable sur les professions en lien avec le monde animal. Emmener un animal chez un vétérinaire pour le faire soigner devient une obligation morale pour l’homme.
Mais, même sans ce changement de statut, le rapport aux animaux a beaucoup évolué lors de ces dernières décennies et leurs propriétaires sont de plus en plus préoccupés par leur état de santé. Le métier de vétérinaire est devenu de plus en plus présent et cela ne semble pas prêt de s’arrêter.
1.5 Horaires, conditions et temps de travail
Le métier de vétérinaire nécessite de faire des heures de nuit, en fin de semaine (samedi et dimanche) et les jours fériés. Le vétérinaire peut également être soumis à des gardes, et ne peut pas faire attendre les animaux blessés ou accidentés.
S’il travaille avec les animaux de ferme, le vétérinaire effectue de nombreux déplacements pour examiner les animaux qui sont difficilement transportables (chevaux, moutons, vaches…).
C’est un métier de passion et qui est très gratifiant, mais le vétérinaire doit faire face à des situations difficiles (animaux à l’agonie ou agressifs, euthanasie, propriétaires négligents) qui peuvent peser lourdement sur ses épaules.
2. Quel est le salaire d’un Vétérinaire, son évolution de carrière
2.1 Combien gagne un Vétérinaire
Le salaire des vétérinaires salariés est régi par la Convention Collective Nationale des vétérinaires. Cette convention fixe les rémunérations brutes minimum que l’employeur doit verser à son salarié.
Il y a 5 échelons de rémunération :
- échelon 1 (élève non cadre) : 2.208€,
- échelon 2 (cadre débutant) : 2.543€,
- échelon 3 (cadre confirmé A) : 3.045€,
- échelon 4 (cadre confirmé B) : 3.513€,
- échelon 5 (cadre spécialisé) : 4.015€.
En tant que salarié, il bénéficie également de la prime d’ancienneté dès 3 ans passés dans le même cabinet.
Le montant de la prime est calculé en pourcentage du salaire de base :
- pour 3 ans d’ancienneté, le salarié touche une prime équivalente à 5% de sa rémunération de base,
- pour 6 ans d’ancienneté, elle est de 7%,
- pour 10 ans d’ancienneté, elle est de 10%,
- pour 15 ans d’ancienneté, elle est de 15%,
- pour 20 ans d’ancienneté, elle est de 20%.
D’autres primes s’appliquent pour les astreintes, les gardes et le service de nuit.
Un véto peut gagner plus en pratiquant en libéral (statut indépendant). Il est plus difficile d’estimer les revenus d’un indépendant puisque cela varie en fonction de nombreux critères (localisation, réputation, tarifs pratiqués, etc), mais on estime qu’un vétérinaire libéral en médecine des animaux de compagnie gagne 3.560€ net par mois en moyenne. Pour un vétérinaire libéral en médecine des animaux de production, le salaire peut aller jusqu’à 5.018€ net.
Pour avoir un statut indépendant, le vétérinaire devra obligatoirement être inscrit à l’Ordre National des Vétérinaires. Il lui faudra également prévoir des investissements financiers (matériel, cabinet…). L’installation en association avec d’autres vétérinaires permet de diminuer ces coûts.
2.2 Évolution professionnelle d’un Vétérinaire
Les vétérinaires ont des atouts dans leur pratique de la médecine (vue d’ensemble du règne vivant, capacité de raisonnement, force de travail…) qui peuvent leur permettre, selon leurs formations complémentaires (internat, diplôme inter écoles, certificat d’études approfondies…) d’évoluer vers la recherche universitaire, l’industrie pharmaceutique (vétérinaire ou humaine), l’industrie agroalimentaire (contrôle de l’hygiène) ou encore vers les soins d’animaux sauvages ou en voie d’extinction (dans un parc zoologique par exemple).
Le vétérinaire peut également décider de rentrer dans la fonction publique d’état en passant le concours d’inspecteur de la santé publique vétérinaire (poste de catégorie A de la filière médico-technique).
Pour en savoir plus, vous pouvez lire notre article sur le salaire d’un vétérinaire.
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Vétérinaire
Pour devenir vétérinaire, il faut être titulaire d’un doctorat vétérinaire.
Ce cursus universitaire comprend 7 années d’études après le baccalauréat :
- 2 ans avant le concours d’entrée en école nationale
- 4 ans de formation initiale
- 1 an d’approfondissement
3.1 Concours d’entrée en école vétérinaire, les prérequis
Pour passer les concours d’entrée en école vétérinaire, le candidat doit avoir effectué des études (au moins deux années) en lien avec le métier de vétérinaire.
Le concours A est ouvert aux candidats qui ont fait une classe préparatoire aux écoles vétérinaires.
Le concours B est accessible après une licence en sciences de la vie.
Le concours C est réservé aux détenteurs d’un BTSA (Brevet de Technicien Supérieur Agricole), d’un BTS avec une autre option ou de certains DUT.
Le concours D est dédié aux docteurs en médecine, en pharmacie ou en sciences odonto-stomatologiques, ou bien d’un master scientifique.
Le concours E est pour les étudiants en 1ère année à l’ENS (École Normale Supérieure) de Lyon ou de Cachan, ayant été admis en liste principale à la session précédente du concours A.
Tous ces concours demandent un solide niveau en biologie, en chimie et en français.
3.2 La formation initiale en École Nationale Vétérinaire
Les candidats admis au concours entrent dans l’une des quatre écoles vétérinaires nationales (Maisons-Alfort, Lyon, Nantes et Toulouse).
Au cours de leur préparation, les élèves vétérinaires réalisent un cursus en deux temps :
- un tronc commun de 8 semestres qui comprend des enseignements théoriques, dirigés, pratiques et de formations cliniques, qui donne lieu à l’obtention du Diplôme d’Études Fondamentales Vétérinaires (DEFV).
- une année d’approfondissement des connaissances dans un secteur professionnel choisi : animaux de production, animaux de compagnie, équidés, santé publique vétérinaire, recherche, industrie.
3.3 La thèse de doctorat vétérinaire
A la fin de cette année d’approfondissement, l’élève soutient sa thèse de doctorat vétérinaire qui lui donne le titre de docteur vétérinaire. Le doctorat est le seul diplôme qui permet d’exercer le métier de vétérinaire.
L’étudiant peut décider, après validation des trois premières années de formation initiale, d’accéder à une deuxième année de master-recherche pour préparer un doctorat d’université. Dans ce cas, il se destine plutôt à la recherche et à l’enseignement.