Fiche Métier de Surveillant Pénitentiaire

Le surveillant pénitentiaire, ou gardien de prison, surveille les personnes en prison et participe à leur réinsertion. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir surveillant pénitentiaire.

Surveillant Pénitentiaire

Synonymes et métiers similaires : gardien de prison, conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation, gendarme, officier de gendarmerie, policier national, policier municipal.
Niveau d’étude ou diplôme minimum : Brevet des collèges ou équivalent (quelques exceptions).
Études en alternance : non.
Salaire débutant : 1.707€ brut + primes.
Statut : fonctionnaire d’Etat, agent contractuel.
Limite d’âge pour le recrutement : minimum 18 ans et maximum 45 ans au 1er janvier de l’année du concours.

1. Que fait un Surveillant Pénitentiaire : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Gardien de Prison, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Surveillant Pénitentiaire

1. Que fait un Surveillant Pénitentiaire : missions, tâches et fonctions

1.1 Quotidien d’un Gardien de Prison

Le surveillant pénitentiaire travaille en équipe sous la responsabilité du chef de la prison. Au quotidien, il est encadré par un officier et un premier surveillant.

Le gardien de prison garde et surveille les personnes incarcérées. Il veille au respect des règles de sécurité mises en place dans le centre carcéral qui l’emploie. Il aide aussi les prisonniers à préparer leur retour à la vie normale.

Quand il arrive au centre de détention, le surveillant pénitentiaire définit les priorités avec son équipe. La journée est rythmée par les déplacements des détenus vers les douches, les salles de repas, les ateliers d’activités et la cour extérieure. Ces transferts doivent être organisés avec minutie par l’équipe des gardiens de prison pour éviter tout débordement.

Il n’existe pas de journée type pour un surveillant pénitentiaire. Le travail au contact des détenus implique beaucoup de situations imprévues : altercations, menaces, demande de faveurs, tentatives de suicide, etc. Certains jours sont aussi marqués par des événements positifs comme les retrouvailles d’un détenu avec ses proches ou la fin d’une détention.

Les missions confiées au surveillant pénitentiaire sont très variées :

  • Sécurité générale : toutes les actions du gardien de prison ont une dimension sécuritaire. Il maintient le calme en détention, accompagne les mouvements des détenus, en assure la fluidité, inspecte les cellules à la recherche d’objets suspects ou dangereux et réalise des fouilles au corps.
  • Réinsertion sociale et professionnelle : le surveillant contribue au bien-être des détenus par le dialogue, l’apprentissage des règles du vivre-ensemble et l’accompagnement dans diverses activités (intellectuelles, créatives, …). Il les oriente dans leurs demandes et les aide à se sociabiliser au cours de leur peine.
  • Respect du droit des détenus : droit à la santé, d’avoir une vie familiale, d’exercer librement sa religion et droit de vote sont inscrits dans les textes internationaux concernant les détenus. Le surveillant pénitentiaire met tout en œuvre pour rendre la vie en prison plus humaine.

Si des événements inhabituels surviennent au cours de sa journée de travail, le surveillant pénitentiaire en fait état dans un rapport écrit qu’il transmet à sa hiérarchie.

Le métier de surveillant pénitentiaire présente de nombreuses spécialisations :

  • Moniteur de Sport Pénitentiaire (MSP) : ce professionnel organise, anime et encadre des séances de sport pour les personnes incarcérées. Il peut aussi aider les détenus à mettre en place des projets, collectifs ou individuels, en lien avec le sport.
  • Moniteur de sécurité pénitentiaire : après 10 ans de carrière, le surveillant peut devenir moniteur. Il transmet ses savoirs et met à profit son expérience en matière de sécurité pénitentiaire, pour former les nouveaux surveillants.
  • Agent pénitentiaire d’escorte judiciaire : cet agent assure en équipe le transport des prisonniers, généralement en direction du Tribunal. Avant le départ du convoi, l’agent procède à la fouille du détenu et lui passe les menottes. Quelques jours avant le transfert, il a aussi étudié le profil disciplinaire du prisonnier.

Il s’agit d’un métier plutôt occupé par des hommes, mais de plus en plus de femmes sont recrutées comme gardiennes de prison.

1.2 Tenue et équipement

Le gardien de prison porte un polo bleu marine siglé “Administration pénitentiaire” sur la poitrine et un pantalon de même couleur. Il peut aussi porter une casquette. Attaché à sa ceinture, son trousseau de clés lui permet de se déplacer dans la prison.

Le surveillant est également équipé de menottes et d’un sifflet pour faire respecter l’ordre dans le centre de détention. Une radio de télécommunication l’aide à rester en contact avec les autres surveillants.

Les surveillants peuvent être armés à l’intérieur des prisons, mais en dehors des lieux où sont détenus les prisonniers afin d’éviter que son arme ne se retourne contre lui.

1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires

Le surveillant pénitentiaire aime travailler en équipe dans le respect de sa hiérarchie.

La rigueur et l’organisation lui permettent de réagir à des situations compliquées (mutineries, provocations, etc.), au cours desquelles la gestion du stress a une grande importance.

Ses missions lui demandent de faire preuve d’une bonne communication pour interagir avec ses coéquipiers, les détenus, les Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP) ou les partenaires sociaux et judiciaires.

L’empathie est aussi une qualité essentielle du gardien de prison pour soutenir les détenus dans leurs projets de réinsertion.

Une bonne condition physique est indispensable pour supporter de rester de longues heures debout et de faire face à des situations de violence.

1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier

Les métiers de la surveillance pénitentiaire sont variés et peuvent être exercés dans plusieurs établissements :

  • maison d’arrêt,
  • établissement pour mineurs,
  • centre de détention,
  • maison centrale, etc.

Pour devenir gardien de prison, il faut réussir le concours de surveillant pénitentiaire de la fonction publique d’État. Ensuite, le surveillant est formé à l’École Nationale d’Administration Pénitentiaire (ENAP). Il existe toutefois quelques exceptions permettant d’être embauchés sans passer le concours (voir partie 3).

S’il se spécialise, le gardien de prison peut également intégrer des services comme :

  • la Direction de l’administration pénitentiaire,
  • l’Inspection des services pénitentiaires,
  • la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse,
  • le Service de l’emploi pénitentiaire, etc.

En 2021, 850 postes de surveillant pénitentiaire ont été ouverts.

1.5 Horaires, conditions et temps de travail

Le gardien de prison travaille selon des horaires décalés, de jour comme de nuit :

  • prise de poste du matin : 7h00-13h00,
  • prise de poste l’après-midi : 13h00-19h00,
  • prise de poste la nuit : entre 19h00 et 7h00.

Le cycle classique est de trois jours travaillés suivis de deux journées de repos.

La pénibilité du métier de surveillant pénitentiaire réside dans les situations de tension extrême qu’il peut rencontrer au quotidien.

Gardien de Prison

2. Quel est le salaire d’un Gardien de Prison, son évolution de carrière

Le salaire de base du surveillant pénitentiaire est fixé par une grille de rémunération fixée par l’État, appelé grille indiciaire.

La rémunération indiciaire brute mensuelle dépend de son grade et de son échelon :

  • Surveillant et surveillant brigadier : de 1.664€ (élève et stagiaire) à 2.435€,
  • Premier surveillant : de 2.066€ à 2.507€,
  • Major pénitentiaire : de 2.347€ à 2.682€.

À ce salaire de base, s’ajoutent de nombreuses primes et indemnités, comme la Garantie Individuelle de Pouvoir d’Achat, l’Indemnité pour Frais de Transport des Personnes, le Complément Indemnitaire de Restructuration, etc.

Certaines primes sont touchées par tous les agents pénitentiaires, d’autres dépendent de leur situation personnelle (nombre d’enfants, etc.) mais dans tous les cas elles augmentent énormément le salaire de base.

Avec les primes et indemnités liées à ses fonctions, le salaire net du surveillant pénitentiaire est de 1.796€ par mois en début de carrière. Lorsqu’il a atteint le dernier échelon de son grade, après plus de 25 ans de carrière, il touche 2.511€ net par mois.

L’évolution professionnelle du personnel d’encadrement et d’application de surveillance de l’administration pénitentiaire est possible :

  • par avancement automatique dans les échelons de son grade à l’ancienneté,
  • par évolution vers un grade supérieur via des examens/concours internes ou au mérite.

Le gardien de prison peut aussi se spécialiser et devenir, après quelques années de service : moniteur de sécurité pénitentiaire, surveillant secouriste, moniteur de sécurité incendie, etc.

Il peut aussi décider de changer de métier, tout en restant dans la fonction publique, en profitant d’équivalences et de concours réservés. Il lui est également possible de se reconvertir dans le privé.

3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Surveillant Pénitentiaire

Pour devenir gardien de prison, il faut réussir le concours de surveillant pénitentiaire puis suivre une formation à l’École Nationale d’Administration Pénitentiaire (ENAP).

Le candidat choisit entre le concours à affectation nationale et le concours à affectation locale.

Même si la majorité des surveillants sont recrutés sur concours, il existe quelques exceptions permettant de devenir gardien de prison sans passer le concours :

  • réponse à une offre d’emploi ou envoi d’une candidature spontanée,
  • recrutement grâce à un emploi réservé,
  • recrutement en tant que travailleur handicapé.

Vous pouvez consulter notre guide du concours et du recrutement des surveillants pénitentiaires pour connaître toutes les conditions.

3.1 Concours de Surveillant Pénitentiaire

Le concours de surveillant pénitentiaire est accessible à toute personne française, âgée de 18 ans minimum et de maximum 45 ans (au 1er janvier de l’année du concours), et titulaire du brevet des collèges (ou équivalent).

Comme pour tous les concours de la fonction publique, les candidats doivent :

  • être en règle au regard du service national,
  • posséder un casier judiciaire vierge de toute mention incompatible avec l’exercice des fonctions visées,
  • jouir de ses droits civiques,
  • être physiquement apte à l’exercice des fonctions visées.

Le concours se compose de deux phases de sélection :

  • Admissibilité : Questionnaire à Choix Multiples (QCM), réponse à une série de questions logiques, rédaction d’un compte-rendu d’incident.
  • Admission : tests psychotechniques et entretien avec un psychologue (non notés) ; épreuves sportives ; entretien avec un jury.

3.2 Formation, affectation et titularisation du Surveillant Pénitentiaire

Le candidat qui réussit le concours entre à l’École Nationale d’Administration Pénitentiaire (ENAP) située à Agen (47), pour une durée de 6 mois, alternant entre formation théorique et stages d’observation. La formation et les stages sont rémunérés 1.664€ brut par mois + primes de stage.

Au cours de sa formation, l’élève surveillant étudie le droit, le management, les sciences humaines et criminelles, etc. Lors des cours pratiques, il peut suivre des mises en situation et des entraînements (bâtiment de simulation, gymnase, stand de tir, unité de conduite opérationnelle).

L’affectation du gardien de prison se fait en fin de formation, selon le rang de classement obtenu pendant sa scolarité. Il devient alors stagiaire pendant 1 an.

S’il reçoit un avis favorable, le surveillant pénitentiaire est titularisé et devient fonctionnaire à la fin de ce stage de 1 an.