Fiche Métier d’Officier de Gendarmerie

Un officier de gendarmerie commande, coordonne et encadre les unités de la gendarmerie pour assurer la protection de la population et des intérêts du pays. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir officier de gendarmerie.

Officier de Gendarmerie

Synonymes et métiers similaires : sous-officier de gendarmerie, officier de police, gardien de la paix, policier municipal, surveillant pénitentiaire.
Niveau d’étude ou diplôme minimum : BAC+5 ou équivalent.
Études en alternance : non.
Salaire débutant : minimum 2.843€ net par mois (primes et indemnités comprises).
Statut : militaire, rattaché au ministère de l’Intérieur.
Limite d’âge pour le recrutement : varie selon le concours passé : au maximum 27 ans, 35 ans, 36 ans, ou 50 ans.

1. Que fait un Officier de Gendarmerie : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Officier de la Gendarmerie, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Officier

1. Que fait un Officier de Gendarmerie : missions, tâches et fonctions

L’officier de gendarmerie est un gendarme gradé qui alterne entre le management d’équipe sur le terrain et le suivi de projets innovants. Expert des questions de sécurité, il fait partie du pôle d’excellence de la gendarmerie nationale, qui réunit des ingénieurs, des scientifiques et des doctorants.

Il possède la qualification d’Officier de Police Judiciaire (OPJ) ce qui lui permet de mener des enquêtes.

À noter : cette fiche se concentre sur le métier d’officier de gendarmerie du corps opérationnel (OG), elle n’aborde pas les missions de l’Officier du Corps Technique et Administratif (OCTA).

1.1 Quotidien d’un Officier

Au quotidien, l’officier de gendarmerie exerce des missions variées qui ont pour vocation de rassurer, de protéger, d’enquêter et d’intervenir pour maintenir l’ordre et la sécurité publique.

Dès son arrivée sur son lieu de travail, il veille à coordonner les actions du personnel sous son commandement pour assurer la protection des citoyens de son secteur.

Au quotidien, il fixe les objectifs de travail de sa brigade et décide des moyens matériels et humains à déployer pour les atteindre.

Les principales missions de l’officier de gendarmerie se répartissent autour de 4 domaines opérationnels :

  • Sécurité publique : quand il fait partie de la gendarmerie départementale, l’officier lutte contre la délinquance observée sur la voie publique : il met en place des actions pour prévenir les troubles à l’ordre public, joue un rôle de police administrative et suit des enquêtes criminelles.
  • Maintien de l’ordre : en gendarmerie mobile, il déploie des stratégies pour assurer le maintien de l’ordre dans les événements comme les manifestations. Il demande à sa brigade de contrôler les identités, de réaliser des fouilles et d’arrêter les individus perturbateurs.
  • Sécurité routière : affecté dans un Escadron Départemental de Sécurité Routière (EDSR), l’officier commande un peloton motorisé ou un peloton d’autoroute. Sa mission est de déployer les moyens nécessaires à la sécurité des usagers de la route : planification des contrôles routiers, stratégie de positionnement des contrôles de vitesse, arrestation d’individus dangereux, etc.
  • Police judiciaire : lorsqu’il travaille en brigade ou en section de recherches, l’Officier de Police Judiciaire (OPJ) mène des enquêtes sur des crimes et des flagrants délits. Il collecte les preuves, analyse les données et interroge les suspects sous le contrôle des autorités judiciaires (magistrats, juges, …).

Quand il n’est pas sur le terrain, l’officier de gendarmerie élabore des plans pour remplir ses objectifs, en lien avec les autres acteurs du territoire : police nationale, magistrats, préfet, élus locaux, etc.

Il doit régulièrement lire les rapports écrits transmis par les sous-officiers de gendarmerie afin de prendre des décisions sur la conduite à tenir pour la suite des opérations en cours.

Exemples de spécialités métiers de l’Officier de gendarmerie :

  • Gendarme de l’air : posté dans une base aérienne, l’officier en assure la surveillance active avec sa brigade. Il met en place les procédures de contrôle à l’entrée des lieux. Il dirige les enquêtes qui concernent les aéronefs militaires et dispense des formations spécialisées aux autres services de la gendarmerie.
  • Gendarme en montagne : alpiniste de haut niveau, l’officier en montagne gère les opérations en cas d’accident ou de disparition en montagne. Il sanctionne les atteintes à la faune et à la flore et apprend à son équipe à communiquer les consignes vitales pour les randonneurs.
  • Gendarme du GIGN : expert de la gestion de crise, l’officier du Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) dirige des missions contre le terrorisme ou le grand banditisme, qui menacent la sécurité du pays. Avec son équipe, il intervient en France et à l’étranger, dans l’urgence, pour neutraliser un individu dangereux, négocier la libération d’otages, …

De nombreuses autres spécialisations viennent compléter cette liste : gendarme des transports aériens, gendarme de l’armement, enquêteur subaquatique, chef de groupe maître-chien, etc.

De plus en plus de femmes rejoignent les effectifs de la gendarmerie nationale chaque année, où l’égalité homme-femme est strictement observée.

1.2 Tenue et équipement

L’uniforme d’un officier de gendarmerie se compose d’un polo bleu clair avec le logo “Gendarmerie” et d’un pantalon bleu foncé. Sur sa manche, des écussons rappellent son grade. Des bottines noires basses viennent compléter la tenue.

L’officier de gendarmerie porte une arme de service SIG-Sauer SP 2022 et une paire de menottes. Selon son unité d’affectation, on peut aussi lui confier l’armement suivant :

  • arme d’épaule,
  • bombe lacrymogène,
  • flashball,
  • grenade défensive ,
  • matraque, etc.

Pour ses déplacements professionnels, une voiture de ville ou un break siglé “Gendarmerie” sont mis à sa disposition. Il conduit des voitures banalisées pour ses missions en infiltration. Sa spécialisation peut aussi lui faire utiliser des véhicules plus spécifiques : moto, vélo, véhicule blindé, bateau, etc.

1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires

Véritable meneur d’hommes, l’officier de gendarmerie aime commander tout en faisant preuve de pédagogie pour faire monter son unité en compétences.

Son sens de la communication lui permet de dialoguer avec les autorités administratives, judiciaires et les acteurs économiques du territoire.

L’officier est doté d’excellentes qualités intellectuelles comme le sens de l’analyse, la capacité de prévoir les situations et d’y répondre de manière adéquate.

Homme leader sur le terrain, l’officier suit un entraînement physique rigoureux pour faire face aux situations de violence qu’il rencontre.

Guidé par l’envie de servir son pays, il fait preuve d’une éthique et d’un respect de la déontologie à toute épreuve.

1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier

Un officier de gendarmerie peut être affecté dans l’un des services suivants :

  • gendarmerie départementale,
  • gendarmerie mobile,
  • ambassades de France à l’étranger,
  • états-majors,
  • unités d’outre-mer,
  • écoles de l’armée,
  • organismes internationaux, etc.

En se spécialisant, l’officier de gendarmerie intègre des unités plus spécifiques :

  • unités de prestige : fantassin, motocycliste ou cavalier de la Garde républicaine,
  • unités d’intervention : GIGN, PSPG, PSIG, …
  • unités de la police judiciaire : N’Tech, IRCGN … etc.

107 postes sont ouverts pour devenir officier de gendarmerie en 2021, avec titularisation au grade de lieutenant. Il y a donc peu de débouchés, surtout si l’on compare avec les sous-officiers de gendarmerie.

La majorité des officiers sont affectés dans l’opérationnel, mais ils peuvent également travailler dans le Corps Technique et Administratif (CTA) qui offre une trentaine de postes par an.

1.5 Horaires, conditions et temps de travail

Le métier d’officier de gendarmerie demande une grande disponibilité. Il réalise fréquemment des heures supplémentaires qu’il peut rarement récupérer. Il peut travailler de jour comme de nuit, et même pendant les week-ends et les jours fériés.

Avantage : les gendarmes bénéficient d’au moins 9 semaines de congés payés par an.

La vie en caserne, les nombreux déplacements et la violence des situations peuvent rendre le travail de l’officier difficile. Mais la diversité des missions, le dépassement de soi et la cohésion entre militaires font partie des aspects qui attirent de nouvelles recrues.

Officier du GIGN.

2. Quel est le salaire d’un Officier de la Gendarmerie, son évolution de carrière

Le salaire de l’officier de gendarmerie évolue en fonction de son grade et de son échelon. Il est fixé par une grille indiciaire d’État.

À son entrée à l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN), l’élève-officier prend le grade de sous-lieutenant qui lui donne droit à une rémunération brute mensuelle de 1.892€ (hors primes et indemnités). 

Sa première augmentation a lieu dès sa sortie d’école, quand l’officier est nommé au grade de lieutenant : son salaire de base est de 2.061€ brut par mois (échelon 1) et atteint 2.653€ brut par mois lors de sa 4ème année en tant qu’officier (échelon maximal).

En plus de son salaire de base, l’officier touche de nombreuses primes et indemnités : GIPA, IFTP, IR, IULE, etc. Il profite aussi d’un logement de fonction gratuit pour nécessité absolue de service, et de divers avantages (réduction SNCF…).

Pour vous donner un ordre d’idée, le salaire net de l’officier (primes et indemnités comprises) va de 1.755€ à 2.026€ par mois pendant sa formation à l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN). Lorsqu’il devient véritablement officier, son salaire augmente et atteint au minimum 2.843€ net par mois. 

L’officier peut augmenter son salaire et faire évoluer ses responsabilités en changeant de grade au sein de la Gendarmerie Nationale : 

  • Capitaine : de 2.832€ à 3.308€ brut par mois,
  • Chef d’escadron : de 3.201€ à 3.798€ brut par mois,
  • Lieutenant-colonel : de 3.516€ à 4.714€ brut par mois,
  • Colonel : de 3.929€ à 5.451€ brut par mois,
  • Général de brigade : de 5.451€ à 5.689€ brut par mois,
  • Général de division : de 5.689€ à 6.203€ brut par mois.

Il peut aussi choisir de se spécialiser en passant des concours internes pour devenir Officier de Gendarmerie Scientifique (OGS), Officier de l’Armée de l’Air (OAA), chercheur à l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGN), etc.

3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Officier

3.1 Concours d’Officier de Gendarmerie

Plusieurs concours permettent de devenir officier de gendarmerie. Le candidat s’inscrit à celui qui concerne sa situation :

  • Concours universitaire : ouvert aux candidats âgés de moins de 28 ans et titulaires d’un master ou d’un diplôme de niveau 7,
  • Concours sur titres : ouvert aux candidats âgés de moins de 28 ans et titulaires d’un diplôme d’ingénieur ou d’un master dans l’une des filières définies selon les besoins de la Gendarmerie nationale,
  • Concours scientifique : ouvert aux candidats âgés de moins de 28 ans et titulaires d’un diplôme d’ingénieur, d’un master ou d’un diplôme de niveau 7 dans le domaine scientifique,
  • Concours catégorie A : ouvert aux candidats fonctionnaires civils, âgés de 35 ans maximum et comptabilisant au moins 5 années de services dans un corps de catégorie A,
  • Concours officier des armées : ouverts aux officiers des armées (Terre, Air, Marine) âgés de 35 ans maximum et titulaires d’un diplôme de niveau 7 (master, etc),
  • Concours officier sous contrat-encadrement : ouvert aux candidats titulaires d’une licence ou d’un autre diplôme de niveau 6,
  • Concours officier du rang : ouvert aux candidats âgés de 50 ans maximum et cumulant au moins 18 années de services civils et militaires, dont au moins 6 années en tant que sous-officier de gendarmerie ou dans un corps de catégorie B,
  • Concours semi-direct : ouvert aux sous-officiers de gendarmerie âgés de 36 ans maximum, titulaires d’un diplôme de niveau licence (niveau 6) et ayant accompli au moins 6 années de services civils et militaires.

Les candidats passent des épreuves écrites, orales et sportives qui varient en fonction du concours auquel ils sont inscrits. Ils passent également une visite médicale ainsi qu’une évaluation psychologique pour contrôler leur aptitude à exercer les fonctions d’officier de gendarmerie.

À noter : vous pouvez obtenir plus de détails sur les concours d’officier de gendarmerie en lisant notre guide.

3.2 Formation et affectation d’un Officier

Le candidat qui réussit le concours d’officier est intégré à l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN) pour une formation de 2 ans qui alterne entre cours théoriques et stages en unités. Pendant cette période, le gendarme est logé gratuitement et est rémunéré.

À noter : pour les lauréats des concours « officier sous-contrat encadrement » et « officier du rang », la formation est plus courte.

Les deux années de formation sont divisées en quatre semestres, chacun ayant un thème défini :

  • le 1er semestre : il a pour thème l’apprentissage du leadership. Les élèves officiers reçoivent une formation militaire et tactique et effectuent différents stages (droit, langue, etc.),
  • le 2nd semestre : il s’agit de l’immersion en unité. L’élève enchaîne deux stages au sein d’unités opérationnelles, afin d’acquérir une première expérience du terrain, d’apprendre la gestion de crise et à concevoir des plans d’action,
  • le 3ème semestre : se concentre sur l’obtention des diplômes. En effet, la formation d’officier de gendarmerie, permet d’obtenir le Master droit et stratégie de la sécurité, le MBA Management de la sécurité et le Monitorat en Intervention Professionnelle (MIP),
  • le 4ème semestre : permet aux officiers élèves de choisir leur spécialisation parmi :
    – le maintien de l’ordre,
    – la sécurité publique,
    – la sécurité routière,
    – la police judiciaire.
    Ce dernier semestre les forme à leur future spécialisation et leur permet de préparer leur première affectation.

À l’issue de ces 24 mois, l’officier est promu lieutenant : il choisit son lieu d’affectation en fonction de sa dominante d’emploi (sécurité publique générale, police judiciaire-renseignement, …), des postes disponibles et de son classement scolaire. Les élèves les mieux classés choisissent en priorité.