Un conducteur de travaux est responsable de superviser les aspects techniques, économiques et financiers d’un chantier public ou privé. Il est présent de la préparation des travaux à la livraison finale de l’ouvrage. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir conducteur de travaux.
Synonymes et métiers associés : ingénieur conduite de travaux, directeur de travaux, chef de chantier, chef d’équipe, architecte, maçon, diagnostiqueur, chauffeur grutier, métreur TCE, coffreur bancheur.
Niveau d’étude ou diplôme minimum : BAC+2.
Études en alternance : oui.
Salaire débutant : 2.300€ à 2.500€ brut par mois dans le privé.
Statut : salarié, fonctionnaire ou agent contractuel de la fonction publique.
Limite d’âge pour le recrutement : 18 ans minimum.
1. Que fait un Conducteur de Travaux : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Conducteur de Travaux, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Conducteur de Travaux
1. Que fait un Conducteur de Travaux : missions, tâches et fonctions
Le conducteur de travaux est le chef d’orchestre d’un chantier. Contrairement au chef de chantier, il s’occupe de la gestion globale du chantier, pas seulement de l’organisation technique sur le terrain. Il est chargé du personnel, du financement, de la planification, des sous-traitants et des négociations avec le client. Il doit faire en sorte que les délais et le budget soient respectés.
Il peut s’occuper de plusieurs chantiers à la fois. Dans ce cas, il encadre plusieurs chefs de chantier. Il travaille sous l’autorité d’un directeur de travaux ou du chef d’entreprise.
1.1 Quotidien d’un Conducteur de Travaux
Missions de préparation du projet & planification des travaux :
- il participe à la rédaction des propositions des appels d’offres,
- il étudie le dossier technique : plans de l’architecte, rapport d’étude, cahier des charges, etc.,
- il définit les moyens humains nécessaires, les délais et rédige un budget détaillé,
- il choisit les outils et participe au choix des matériaux en collaboration avec l’architecte,
- il sélectionne et négocie avec les fournisseurs et les sous-traitants,
- il prépare le plan d’exécution : répartition des rôles, actions à mener, méthodes de travail, procédures à appliquer, phasage du chantier, etc,
- il s’occupe des démarches administratives d’ouverture de chantier.
Missions de gestion du chantier :
- il fait des points réguliers avec le chef de chantier pour suivre l’avancement des travaux,
- il supervise les équipes (chefs d’équipes, ouvriers, techniciens, etc.) avec le chef de chantier,
- il gère les problèmes et les imprévus qui surviennent tout au long du chantier,
- il veille à l’application des procédures de sécurité et d’hygiène et au respect des normes liées à l’urbanisme,
- il rédige des comptes-rendus de chantier pour informer son directeur des travaux et son client,
- il s’assure que les dépenses sont maîtrisées pour éviter le dépassement du budget,
- il coordonne tous les intervenants (bureau d’études, sous-traitant, client, architecte, etc),
- il organise la livraison du chantier au client.
Sur les grands projets d’aménagement, il existe souvent plusieurs conducteurs de travaux. Chacun s’occupe d’une partie du chantier : gros œuvre, aménagements intérieurs, charpente, etc.
Le conducteur de travaux peut également s’occuper de la mise en œuvre et de la maintenance des ouvrages après l’achèvement des travaux.
La majorité des conducteurs de travaux sont des hommes, mais de plus en plus de femmes investissent les métiers du bâtiment, et celui de conducteur de travaux ne fait pas exception. Pour information, les femmes représentaient, en 2021, 12% des conducteurs de travaux salariés.
1.2 Tenue et équipement
Au bureau ou lors de ses rendez-vous avec les différents intervenants d’un projet (client, fournisseur, architecte, etc.), le conducteur de travaux porte généralement un costume-cravate/tailleur ou une tenue de ville.
Lors de ses visites sur le chantier, il doit porter des Équipements de Protection Individuels (EPI) : des chaussures de sécurité, un gilet jaune ou orange et un casque de chantier.
En dehors de cela, le conducteur de travaux n’utilise pas d’outils particuliers. Il se sert principalement de son téléphone et de son ordinateur, sur lequel des logiciels de suivi de chantier sont installés. Ces derniers lui permettent de suivre l’avancement de travaux, d’organiser les prochaines étapes, de suivre le budget, etc.
1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires
Un conducteur de travaux doit avoir une connaissance de l’ensemble des métiers techniques du bâtiment et de la construction. En plus de sa formation, il possède idéalement de l’expérience sur le terrain.
Mais le métier a évolué et les compétences en gestion et en management sont aujourd’hui aussi importantes que les compétences techniques. En effet, il doit savoir réaliser un budget détaillé, contrôler les dépenses, manager et animer plusieurs équipes en direct et en transversal.
Le conducteur de travaux est également un bon négociateur et un excellent gestionnaire. Il sait s’organiser et coordonner tous les intervenants pour pouvoir respecter les budgets et les délais, tout en maximisant la rentabilité.
Il doit être autonome, disponible et réactif pour faire face aux nombreux imprévus.
1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier
Un conducteur de travaux intervient sur des travaux de construction, d’aménagement ou d’équipement de bâtiments ou d’infrastructures :
- dans le secteur du bâtiment : immeuble d’habitation, bureaux, centre commercial, etc.
- dans les travaux publics : route, voie ferrée, pont, port, barrage, aéroport, etc.
Il existe même des conducteur de travaux paysagers, qui supervisent les aménagements des parcs, des jardins ou encore des terrains sportifs.
La grande majorité des conducteurs de travaux sont employés par une entreprise privée (construction, génie civil, bureau d’études…), mais il en existe également au sein de la fonction publique. Ils ont alors le grade de :
- techniciens territoriaux dans la fonction publique territoriale,
- techniciens supérieurs du développement durable dans la fonction publique d’État,
- ingénieurs hospitaliers dans la fonction publique hospitalière.
Le recrutement d’un conducteur de travaux dans le secteur privé s’effectue suite à un entretien d’embauche classique. Il est également possible qu’un chef de chantier soit promu au poste de conducteur.
Dans la fonction publique, surtout au sein des collectivités, il est possible d’être embauché avec un statut de contractuel et de passer ensuite le concours de technicien ou d’ingénieur en interne. Ce type de recrutement est de plus en plus courant, car le métier est aujourd’hui en tension et les collectivités doivent trouver des moyens de recruter plus facilement.
Que ce soit dans le privé ou dans le public, les conducteurs de travaux sont plutôt recherchés. À titre d’exemple, il y a eu 5.159 recrutements de conducteurs de travaux en 2020, et 4.778 en 2022. Le marché du travail est donc relativement stable. Les profils expérimentés sont très recherchés, notamment en Île-de-France en Auvergne-Rhône-Alpes.
1.5 Horaires, conditions et temps de travail
Entre le travail de bureau, ses rendez-vous avec les nombreux intervenants du projet et ses visites sur le chantier, un conducteur de travaux a de longues journées de travail. Il peut travailler jusqu’à 60h par semaine, voire davantage.
Il ne compte pas ses heures. Il a de nombreuses responsabilités, c’est ce qui rend le métier passionnant, mais peut également être une source de stress.
Un conducteur de travaux peut envisager une carrière à l’international. D’ailleurs, on estime qu’un tiers des conducteurs de travaux français sont amenés à travailler à l’étranger au cours de leur carrière.
2. Quel est le salaire d’un Conducteur de Travaux, son évolution de carrière
La rémunération d’un conducteur de travaux dans le secteur public, dépend de son cadre d’emploi, de son grade et de son échelon. Au minimum, le fonctionnaire est rémunéré 1.812€ brut par mois. Au maximum, son salaire peut atteindre 5.253€ brut par mois.
Les salaires dans le privé dépendent de l’entreprise, du profil du candidat et de l’ampleur des projets dont il s’occupe. Un conducteur de travaux gagne généralement entre 2.300€ et 3.500€ brut par mois les premières années (entre 1.800€ et 2.730€ net).
En fin de carrière, un conducteur de travaux expérimenté peut gagner entre 4.000€ et 6.000€ brut par mois (entre 3.120€ et 4.680€ net). Cette rémunération peut aussi concerner un conducteur principal, qui encadre plusieurs conducteurs de travaux sur des projets de grande ampleur.
Pour faire évoluer sa carrière, le conducteur de travaux a plusieurs options :
- il peut évoluer vers un poste de conducteur principal puis de directeur de travaux,
- il peut décider de créer ou de reprendre une entreprise de construction,
- avec un diplôme d’ingénieur, il peut se faire embaucher par un bureau d’études, etc.
À noter : vous pouvez aussi lire notre article spécial sur le salaire de conducteur de travaux.
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Conducteur de Travaux
Le métier de conducteur de travaux est accessible après une formation de niveau BAC+2. Cependant, pour connaître une évolution de carrière plus rapide ou se voir confier des projets de grande envergure, il est conseillé de poursuivre ses études jusqu’à un niveau BAC+5.
Après un BAC général, un BAC STI2D (Sciences et Technologies de l’Industrie et du Développement Durable) option architecture et construction ou bien un BAC Pro Travaux publics, l’étudiant peut poursuivre ses études avec différentes formations.
Formations niveau BAC+2 :
- BTS Bâtiment,
- BTS Études et Économie de la Construction (EEC),
- BTS Travaux Publics (TP).
Toutes ces formations apportent les connaissances techniques nécessaires, mais doivent être complétées par des expériences de terrain. Elles sont généralement suffisantes pour être recruté par les entreprises de second œuvre (plomberie, électricité, toiture, peinture, carrelage, etc).
Formations niveau BAC+3 :
- Diplôme de Technicien Spécialisé Conducteur de Travaux à L’École Spéciale des Travaux Publics (ESTP). La formation peut être suivie en 2 ans après un BAC, ou en un an avec un BAC+1 ou un BAC+2.
- Diplôme de L’Institut Supérieur de la Construction (ISCO).
- Licences Pro métiers du BTP : génie civil et construction, travaux publics, bâtiment et construction, conduite de travaux, etc. Elles durent 1 an et sont accessibles après un BTS.
- BUT Génie Civil Construction Durable (GCCD).
Formations niveau BAC+5 :
- Diplôme d’Ingénieur Spécialisé dans le secteur de la construction : École Supérieure d’Ingénieurs des Travaux de la Construction (ESITC), l’École Spéciale des Travaux Publics (ESTP), etc.
- Diplôme d’ingénieur généraliste : Ponts et Chaussées, Mines, etc.
- Master génie civil.
Les entreprises de gros œuvre recherchent de plus en plus des profils d’ingénieurs.
Pour le cas spécifique des aménagements paysagers, il peut être nécessaire d’obtenir un diplôme spécialisé du type BTSA en Aménagements Paysagers.