Fiche Métier de Diagnostiqueur Immobilier

Le diagnostiqueur immobilier contrôle l’efficacité énergétique des bâtiments (DPE…), et les polluants qui pourraient affecter la santé, la sécurité de personnes ou l’environnement. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir diagnostiqueur immobilier.

Diagnostic immobilier

Synonymes et métiers associés : technicien diagnostiqueur immobilier, opérateur de diagnostic immobilier, agent immobilier, chef de chantier, promoteur immobilier, coordinateur de travaux, conducteur de travaux.
Niveau d’étude ou diplôme minimum : aucun, mais des certifications sont nécessaires.
Études en alternance : non.
Salaire débutant : entre 1.800€ et 2.000€ brut par mois.
Statut : salarié, indépendant.
Limite d’âge pour le recrutement : minimum 18 ans.

1. Que fait un Diagnostiqueur Immobilier : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Diagnostiqueur Immobilier, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Diagnostiqueur Immobilier

1. Que fait un Diagnostiqueur Immobilier : missions, tâches et fonctions

1.1 Quotidien d’un Diagnostiqueur

Le diagnostiqueur immobilier est un expert des normes de construction. Il peut être appelé par des agences immobilières, des particuliers ou des entreprises de construction. Il réalise des diagnostics, obligatoires ou non, en vue de transactions immobilières, de travaux de rénovation ou de construction.

Voici les principaux diagnostics qu’il effectue :

  • le CREP (Constat de Risque d’Exposition au Plomb) :

Il est obligatoire en cas de vente ou de location d’un bien construit avant 1949 (le plomb est interdit depuis). Ce diagnostic permet d’éviter aux habitants de souffrir d’une intoxication au plomb (saturnisme).

Pour détecter la présence de plomb, le diagnostiqueur utilise un analyseur de plomb par fluorescence X. En cas de diagnostic positif, il est valable 6 ans pour la location et 1 an pour la vente.

  • la présence ou l’absence de matériaux contenants de l’amiante :

Il est obligatoire en cas de vente ou de location d’un bien construit avant 1997 (l’amiante est interdite depuis). C’est un matériau très cancérigène et respirer ses particules peut également entraîner de graves maladies aux poumons.

Pour détecter la présence d’amiante, le diagnostiqueur doit porter un EPI (Équipement de Protection Individuel). Il prélève des échantillons qu’il devra ensuite analyser. Ce contrôle est à refaire à chaque vente du bien sauf si un diagnostic effectué après 2013 indique l’absence d’amiante dans la maison ou l’appartement.

  • l’état des installations de gaz :

Il est obligatoire pour les installations de gaz de plus de 15 ans. Le diagnostiqueur immobilier contrôle les installations pour trouver d’éventuelles fuites ou risques de fuites.

Pour réaliser ce diagnostic, il utilise un appareil de mesure du CO (Monoxyde de Carbone) ainsi qu’une bombe de produit moussant. Le diagnostic est valide 6 ans pour un bien loué, et 3 ans pour la vente.

  • l’état des installations d’électricité :

Il est obligatoire pour les installations électriques de plus de 15 ans. Le diagnostiqueur regarde si l’installation électrique présente des risques d’électrisation, d’électrocution ou d’incendie.

Pour contrôler ces risques, il a besoin d’un appareil de contrôle de dispositif à courant différentiel, d’un appareil qui mesure la résistance de la prise de terre et d’un appareil de mesure de la continuité des conducteurs de protection. Il existe des appareils capables de faire les trois. Il utilise une documentation pour faire les vérifications.

Comme pour le diagnostic de gaz, celui-ci est valable 6 ans pour un bien loué et 3 ans pour la vente.

  • la recherche de termites et autres parasites :

Le diagnostic termites peut être obligatoire pour une vente si le bien est situé dans une zone dite « à risque termite » par un arrêté préfectoral. Le diagnostic parasitaire n’est pas obligatoire, mais est souvent exigé par les notaires en cas de vente.

Leur objectif est de constater la présence de termites, d’insectes ou de champignons qui s’attaquent au bois.

Pour les repérer, le diagnostiqueur immobilier utilise un appareil pour mesurer le taux d’humidité du bois, un poinçon, une boîte pour recueillir les échantillons, une loupe et une lampe. Le diagnostic termites est valable 6 mois, le parasitaire n’est valable que sur l’instant.

En cas de présence de termites, la mairie doit obligatoirement être prévenue et peut ordonner des travaux dans le bien immobilier.

  • le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) :

C’est l’un des diagnostic les plus connus. Il est obligatoire pour la vente et pour la location d’une maison ou d’un appartement. Le DPE est une estimation du taux d’émission de gaz à effet de serre de la consommation énergétique d’un bien immobilier.

Il se présente sous forme de note, de A à G, le A pour un logement qui a une faible consommation, et le G pour un logement qui consomme beaucoup. Le diagnostiqueur utilise un logiciel et les factures en énergie des propriétaires pour calculer le DPE.

Le DPE contient également une note GES (Gaz à Effet de Serre) qui correspond aux émissions à effet de serre d’un logement en prenant en compte le chauffage, le refroidissement, la quantité d’eau chaude produite et le type d’énergie utilisé. Les logements sont classés de A (faible émission) à G (forte émission).

A noter que le GES pour être réalisé seul, sans le reste du DPE.

Si les propriétaires ne font pas de travaux qui peuvent modifier le résultat, le diagnostic est valable 10 ans.

  • l’ERP (État des Risques et Pollution) :

Il est obligatoire pour la vente ou la location d’une maison ou d’un appartement. L’ERP informe les futurs acheteurs ou locataires des risques (naturels, technologiques et liés à la pollution) autour du bien immobilier.

Pour effectuer ce diagnostic, le diagnostiqueur immobilier s’appuie sur des documents mis à disposition par le préfet. Il est valide 6 mois.

  • le métrage Loi Carrez et surface habitable :

Le diagnostic Loi Carrez est obligatoire pour la vente d’un bien immobilier. Le diagnostic surface habitable est obligatoire pour la location d’un logement.

Le premier mesure la surface d’une maison ou d’un appartement en retirant la surface occupée par les murs, les cages d’escaliers, les ouvertures… Le second mesure la surface de plancher d’un logement. Les balcons, vérandas, jardins, terrasses, etc, ne sont pas pris en compte pour la mesure.

Pour prendre ces mesures, le diagnostiqueur immobilier utilise un télémètre laser, qui lui permet d’obtenir une précision quasi-parfaite.

Ces deux diagnostics sont valables tant que la structure du bien immobilier n’a pas été modifiée.

Les diagnostiqueurs immobiliers peuvent aussi proposer d’autres diagnostics, comme celui de performance numérique, de taux de radon, de présence de plomb dans l’eau, etc.

Après avoir fait les diagnostics, un diagnostiqueur immobilier doit rédiger le DDT (Dossier Diagnostic Technique) dans lequel il rend ses conclusions en totale impartialité.

Si le diagnostiqueur est à son compte, il doit aussi s’occuper de la gestion administrative de son entreprise et de sa communication pour trouver de nouveaux clients.

Il est aussi important qu’il se forme en continu pour s’informer de l’évolution des lois et des diagnostics.

A noter : s’installer à son compte exige un investissement financier de départ important (formation, équipement, etc).

1.2 Tenue et équipement

Le diagnostiqueur immobilier doit porter des vêtements adaptés aux tâches qu’il accomplit. S’il est au bureau, il porte une tenue de ville.

Mais lorsqu’il est en mission, sa tenue dépend des diagnostics qu’il effectue. Certains peuvent se faire sans équipement particulier.

En revanche, pour le diagnostic amiante par exemple, il doit porter un EPI (Équipement de Protection Individuel). Cet équipement se compose d’un demi-masque jetable, d’une combinaison jetable et de gants en caoutchouc.

Le diagnostiqueur immobilier utilise également de nombreux outils et appareils pour effectuer ses diagnostics :

  • analyseur de plomb par fluorescence X,
  • télémètre laser,
  • poinçon,
  • lampe frontale ou lampe torche,
  • boîte de préservation d’échantillons,
  • loupe,
  • appareil de mesure du CO (Monoxyde de Carbone),
  • bombe de produit moussant,
  • appareil de mesure de résistance de prise de terre, de contrôle de dispositif à courant différentiel résiduel, de mesure de la continuité des conducteurs de protection (1 ou 3 apareils),
  • emporte-pièce,
  • sachet hermétique,
  • fixateur,
  • lingettes…

Il doit aussi maîtriser des logiciels spécialisés qu’il utilise sur ordinateur ou tablette.

Le diagnostiqueur immobilier bénéficie d’une voiture et d’un téléphone de fonction.

1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires

Les qualités essentielles pour devenir diagnostiqueur immobilier sont avant tout une excellente connaissance des normes de construction et du bâtiment. Il doit être précis et rigoureux dans ses diagnostics et dans la rédaction du DDT (Dossier Diagnostic Technique).

Il doit absolument être honnête et impartial lorsqu’il réalise ses missions. Influencer son diagnostic pour avantager un de ses clients est puni par la loi.

S’il est à son compte, il doit développer son sens commercial pour séduire des clients. Il est également très organisé, pour pouvoir gérer son activité et son entreprise.

C’est un métier où l’on se déplace beaucoup en voiture, le permis de conduire est donc indispensable.

1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier

Actuellement, le secteur du BTP (Bâtiment Travaux Publiques) et de l’immobilier se porte bien. Un diagnostiqueur immobilier n’aura pas trop de mal à trouver un poste ou des clients.

Le recrutement d’un diagnostiqueur salarié s’effectue par une candidature classique (CV + lettre de motivation).

Ce métier peut s’effectuer en tant que salarié d’un cabinet spécialisé en diagnostics immobiliers, à son compte en tant que franchisé ou en indépendant.

1.5 Horaires, conditions et temps de travail

Les horaires du diagnostiqueur immobilier sont généralement des horaires classiques, de 8h/9h jusqu’à 18h/19h. Il passe une grande partie de son temps de travail sur le terrain. Il fait souvent des heures supplémentaires pour rendre le DDT dans les meilleurs délais.

Les conditions de travail sont bonnes, mais il doit être prudent et faire attention aux diagnostics qui peuvent présenter des risques s’il n’est pas correctement protégé.

Si le diagnostiqueur est indépendant, il ne compte pas ses heures, entre les diagnostics, la rédaction du DDT, le démarchage de clients et la gestion de son entreprise. C’est une activité qui demande beaucoup d’investissement personnel.

Diagnostiqueur immobilier

2. Quel est le salaire d’un Diagnostiqueur Immobilier, son évolution de carrière

Les prix pratiqués par les diagnostiqueurs ne sont pas réglementés, mais on estime qu’un diagnostic est facturé entre 60€ et 200€ en moyenne. Cela dépend de la prestation, du bien immobilier et des tarifs de l’entreprise. Pour obtenir tous les diagnostics nécessaires pour une habitation, il faut compter entre 300€ et 700€ environ, selon la taille du logement, des diagnostics à effectuer et de la localisation du bien.

Le salaire d’un diagnostiqueur immobilier salarié débutant varie entre 1.800€ et 2.000€ brut par mois (entre 1.404€ et 1.560€ net). Avec l’expérience, il pourra atteindre 3.000€ à 4.000€ de salaire brut (2.340€ à 3.120€ net).

A cette rémunération s’ajoute une prime d’intéressement (en fonction de l’entreprise) et des avantages : voiture de fonction, téléphone de fonction, paniers repas.

Pour un diagnostiqueur à son compte, il est plus compliqué de déterminer une rémunération moyenne. Ses revenus dépendent du nombre de ses clients, de la taille de son entreprise, de la région dans laquelle il se trouve et de son talent pour développer son activité.

On peut toutefois dire qu’il est possible de très bien gagner sa vie une fois que l’activité est bien lancée.

En fonction de son lieu de travail, il peut faire évoluer sa carrière différemment. S’il est salarié d’une grande entreprise, il deviendra manager d’une équipe et peut même arriver jusqu’à la tête de l’agence.

Au sein d’une PME, son évolution est plus limitée, mais le diagnostiqueur immobilier peut finir par s’associer avec le dirigeant de l’entreprise.

Un diagnostiqueur salarié peut aussi choisir de se lancer à son compte, soit en tant que franchisé, soit complètement indépendant. En plus des diagnostics, il est possible qu’il devienne conseiller d’une entreprise du BTP.

Avec les années, son expérience peut même lui permettre de se reconvertir et d’obtenir un poste à responsabilités dans une agence immobilière.

3. Quels diplômes, études, formations pour devenir Diagnostiqueur Immobilier

Un diagnostiqueur immobilier doit avoir obtenu les certifications correspondantes aux diagnostics qu’il effectuera. Des certifications sont obligatoires pour pouvoir mener les diagnostics suivants :

  • termites,
  • gaz,
  • électricité,
  • amiante,
  • plomb,
  • DPE.

Les certifications sont remises par des organismes de formation privés et payants (entre 5.000€ et 9.000€ la formation complète), qui doivent être accrédités par le COFRAC (COmité FRançais d’ACréditation). La formation totale dure entre 3 semaines et 3 mois et est accessible sans diplôme sauf pour la certification DPE.

En effet, la certification DPE (très importante pour un diagnostiqueur immobilier) exige un diplôme de niveau III dans le domaine de la technique du bâtiment, ou une expérience professionnelle d’au mois 3 ans dans ce domaine, avant de rentrer en formation. Un diplôme de niveau III correspond à un niveau BAC+2 (BTS ou DUT principalement).

De nombreuses écoles et organismes de formation permettent d’obtenir un diplôme de niveau III. Il est même possible de l’obtenir en moins de deux ans.

D’ailleurs, les organismes qui remettent les certifications aux diagnostiqueurs immobiliers ont souvent un cursus qui permet d’obtenir un diplôme de niveau III en plus des certifications. Ce cursus est plus long d’environ 2 semaines.

Ces certifications sont valables 7 ans. Passé ce délai, le diagnostiqueur immobilier doit retourner en formation pour actualiser ses connaissances.