Fiche Métier d’Avocat Fiscaliste

L’avocat fiscaliste est un professionnel du droit fiscal qui donne des conseils aux entreprises et aux particuliers pour concrétiser des projets comme une acquisition, une fusion, une donation, etc. Il participe au montage du dossier financier en tenant compte de l’impact fiscal du projet. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir avocat fiscaliste.

Synonymes et métiers similaires : avocat, comptable, expert comptable, assistante juridique, manager fiscal, directeur financier.
Niveau d’étude ou diplôme minimum : BAC+4 et Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA).
Études en alternance : oui.
Salaire débutant : 2.250€ brut par mois + primes et avantages.
Statut : salarié, libéral.
Limite d’âge pour le recrutement : aucune.

1. Que fait un Avocat Fiscaliste : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Avocat Fiscaliste, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Avocat Fiscaliste

1. Que fait un Avocat Fiscaliste : missions, tâches et fonctions

1.1 Quotidien de ce métier

L’avocat fiscaliste travaille généralement au contact de grandes entreprises, nationales ou internationales, qu’il conseille en matière de droit, de fiscalité et d’économie. Il peut aussi apporter ses conseils à des particuliers.

De manière générale, il est chargé de trouver la meilleure option fiscale pour son client quel que soit son projet (délocalisation, acquisition, investissement pour les entreprises, donation, succession…) et de prévoir les conséquences fiscales qui en découleront.

Chaque nouveau dossier commence par un audit, qui permet à l’avocat fiscaliste de saisir le besoin du client. Lorsque le projet est cadré, l’avocat s’applique à trouver la solution la plus économique pour son client dans le respect des lois fiscales.

Il formule ses préconisations dans un bilan fiscal qu’il remet au client : ce dernier peut décider d’appliquer les recommandations seul ou de mandater l’avocat fiscal pour les mettre en place et en assurer le suivi.

Missions quotidiennes principales d’un avocat fiscaliste : 

  • conseil en fiscalité,
  • suivi du calendrier des obligations fiscales,
  • collecte des données déclaratives,
  • structuration des investissements,
  • opérations de fusion / acquisition,
  • documentation des prix de transfert,
  • maintien de la conformité fiscales,
  • contrôles fiscaux,
  • gestion des contentieux avec l’administration,
  • rédaction du résultat fiscal,
  • optimisation patrimoniale,
  • veille fiscale, …

À noter : lorsqu’il exerce en cabinet fiscal, l’avocat travaille auprès de plusieurs secteurs d’activités dont il doit maîtriser les subtilités fiscales : agroalimentaire, média, pharmacie, technologie…

Spécialisations métiers possibles pour l’avocat fiscaliste : 

  • Avocat fiscaliste entreprise : il est chargé du montage financier des différentes phases de la vie d’une société (création, fusion, implantation à l’étranger, …). Généralement, il aide aussi l’entreprise à gérer son patrimoine. Il peut être amené à intervenir dans des situations de contentieux afin de protéger les intérêts économiques de l’entreprise.
  • Avocat fiscaliste international : majoritairement intégré au service fiscal d’une entreprise d’ampleur internationale, il effectue les déclarations de TVA dans chacun des pays où se trouve l’entreprise et valide les résultats fiscaux calculés par les conseils étrangers, par exemple.
  • Avocat fiscaliste particulier : conseiller juridique et fiscal du client particulier, il l’accompagne notamment dans ses déclarations d’impôt. Il peut aussi intervenir pour effectuer le calcul des droits de mutation (donation, succession). Il lui arrive aussi de régulariser la situation de clients français qui disposent de fonds à l’étranger.
  • Conseil en fiscalité du dirigeant : embauché par plusieurs chefs d’entreprise, il participe à optimiser leur rémunération en choisissant pour eux le régime d’imposition le plus adapté au statut juridique de leur activité.

La majorité des avocats fiscalistes sont des hommes, mais le métier a tendance à se féminiser.

1.2 Tenue et équipement

Le fiscaliste porte généralement un costume composé d’une chemise, d’une cravate, d’une veste et d’un pantalon. Il met aussi des chaussures de ville.

Par contre, lorsqu’il travaille sur un dossier à son cabinet, il peut se permettre une tenue plus décontractée : chemise, jean, baskets, par exemple.

L’outil principal de l’avocat est son ordinateur, qui comporte plusieurs logiciels de gestion de la fiscalité, permettant notamment le calcul des taxes.

Du fait de la numérisation des données, l’avocat fiscaliste travaille de moins en moins avec des documents papiers. Il peut quand même avoir besoin de bannettes et de chemises de rangement.

À noter : une déchiqueteuse papier lui permet de se débarrasser des documents confidentiels.

1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires

Le fiscaliste est avant tout un passionné de chiffres et de lois, doté d’un excellent esprit d’analyse et de synthèse.

Sa rigueur et son sens de l’organisation lui permettent de mener à bien ses missions avec minutie.

Il doit également faire preuve de beaucoup de patience et de sang-froid pour traiter d’importants volumes de données dans un temps très court.

Son sens de la diplomatie et de la communication l’aident à dialoguer avec son client ainsi qu’avec l’administration fiscale.

Sa curiosité et son professionnalisme le poussent à se tenir informé des dernières évolutions fiscales.

La discrétion est indispensable pour exercer ce métier et la maîtrise d’une langue étrangère est un plus.

1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier

Un avocat fiscaliste peut exercer son métier dans l’un des établissements suivants :

  • cabinet d’avocats fiscalistes,
  • cabinet d’audit,
  • service contentieux d’une entreprise,
  • service fiscal d’une entreprise,
  • service juridique d’une entreprise, etc.

L’avocat fiscaliste peut exercer dans le cadre d’un détachement chez le client. Il peut également travailler en libéral depuis son domicile ou son bureau.

Pour intégrer le service contentieux, fiscal ou juridique d’une entreprise, l’avocat fiscaliste envoie son dossier de candidature (CV + lettre de motivation) en réponse à une offre d’emploi ou via une candidature spontanée.

S’il souhaite intégrer ou créer un cabinet d’avocats fiscalistes ou un cabinet d’audit, il a la possibilité de s’associer à d’autres professionnels du droit.

1.5 Horaires, conditions et temps de travail

Le métier d’avocat fiscaliste exige une grande assiduité, c’est pourquoi ce professionnel ne compte généralement pas ses heures, surtout s’il exerce en libéral.

En entreprise, même si ses horaires sont fixés par le contrat de travail (9h00 – 18h00 par exemple), ils sont rarement respectés.

En effet, la profession est soumise à des pics d’activités, notamment à l’approche des échéances fiscales. Cela constitue la pénibilité du métier. En dehors de ces périodes stressantes, c’est un métier qui présente de bonnes conditions de travail.

En entreprise, il a généralement droit à 25 jours de congés payés par an.

2. Quel est le salaire d’un Avocat Fiscaliste, son évolution de carrière

Le salaire de l’avocat fiscaliste dépend de son expérience et de son statut :

  • l’avocat fiscaliste en entreprise perçoit un salaire qui va de 2.250€ brut par mois (1.750€ net) à 5.000€ brut par mois (3.900€ net) et peut avoir droit à des primes, bonus et avantages (13ème mois, tickets restaurants, …).
  • l’avocat fiscaliste libéral touche des rétrocessions d’honoraires versées par le cabinet au sein duquel il collabore. Celles-ci vont de 3.750€ brut par mois (2.925€ net) pour un débutant et jusqu’à 6.667€ brut par mois (5.200€ net) pour un senior.

En entreprise, l’avocat fiscaliste peut évoluer vers un poste de manager fiscal, de formateur ou de directeur fiscal. Il peut aussi se spécialiser dans un domaine pour monter en compétences.

L’avocat collaborateur en cabinet peut devenir avocat associé. Il peut aussi décider de monter son propre cabinet.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire notre article sur la rémunération d’un avocat fiscaliste.

3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Avocat Fiscaliste

Pour devenir avocat fiscaliste, il faut impérativement obtenir le Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA).

Mais, avant de pouvoir le passer, le futur avocat doit d’abord valider un diplôme de niveau BAC+4 (Master 1) au minimum.

Il commence par une Licence en Droit (général, fiscal, des affaires, etc.) et poursuit avec un Master :

  • Master Administration Fiscale,
  • Master Droit Fiscal de l’Entreprise,
  • Master mention Droit Fiscal, etc.

La plupart de ces formations peuvent être suivies en alternance entre l’université et le monde du travail, ce qui peut donner lieu à une embauche en fin de cursus.

A noter : le candidat issu d’un parcours en école de commerce peut très bien devenir avocat fiscaliste, à condition d’avoir choisi une option « droit fiscal ».

S’il choisit de suivre un Master en Droit Fiscal (le plus évident pour un avocat fiscaliste), il étudie des matières telles que :

  • l’imposition du chiffre d’affaires et des bénéfices,
  • le droit du financement,
  • la fiscalité des particuliers,
  • l’optimisation de la fiscalité des entreprises,
  • le droit fiscal international et européen,
  • le suivi des procédures fiscales…

Dès l’obtention de son Master 1, il peut suivre une formation dans un Centre Régional de Formation Professionnelle d’Avocats (CRFPA) qui le prépare au CAPA. L’admission a lieu sur concours.

Pour s’y préparer, l’élève avocat peut suivre une formation d’un an dans un Institut d’Études Judiciaires (IEJ). 

S’il est admis, l’étudiant rentre en formation pour une durée de 18 mois, divisée en 3 parties :

  • 6 mois d’enseignements pratiques,
  • 6 mois consacrés au projet pédagogique individuel,
  • 6 mois de stage en cabinet d’avocats.

À la fin de ces 18 mois, le futur avocat passe l’examen du CAPA, composé d’épreuves orales et écrites.

Après sa réussite, il prête serment et demande son inscription au tableau de l’Ordre du barreau de son choix.

À noter : certains professionnels du droit (administrateur judiciaire, juriste, notaire, …) peuvent déposer un dossier auprès d’un barreau pour faire valider leur expérience et évoluer vers le métier d’avocat, sous conditions.