Fiche métier d’Assistante Sociale

L’assistant, ou assistante, de service social vient en aide à des personnes en difficulté (famille, individu, groupe…) pour améliorer leurs conditions de vie et les accompagne dans leurs démarches administratives. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir assistante sociale.

Assistante sociale dans un bureau

Synonymes et métiers associés : ASS, travailleur social, conseiller en économie sociale et familiale, animateur socio-culturel, éducateur spécialisé, technicien-coordinateur de l’aide psycho-sociale aux aidants, accompagnateur de personnes âgée, ADVF.
Niveau d’études ou diplôme minimum : Diplôme d’Etat d’Assistante de Service Social (DEASS).
Études en alternance : oui.
Salaire débutant : 1.891€ brut par mois pour les fonctionnaires, primes possibles (montants valides en 2023).
Statut : fonctionnaire de catégorie B de la filière médico-sociale, salarié.
Limite d’âge pour le recrutement : aucune.

1. Que fait l’Assistant(e) de Service Social : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’une Assistante Sociale
3. Quels diplômes, études, formations pour devenir Assistante de service social

1. Que fait l’Assistant(e) de Service Social : missions, tâches et fonctions

La journée de travail d’une assistante de service social varie grandement en fonction des situations qui se présentent à elle, mais elle est souvent le premier contact des populations en difficulté. Découvrons une journée type du métier d’ASS.

8h30 : Lorsqu’elle arrive sur son lieu de travail (dans un service départemental par exemple), l’ASS commence par consulter ses courriels. Elle répond aux demandes qu’elle reçoit : aider des personnes à remplir un dossier de surendettement, conseiller des parents dont l’enfant menace de fuguer…

9h00 : La travailleuse sociale se rend ensuite dans les locaux de sa permanence. Elle démarre alors un travail de proximité avec les populations.

L’ASS doit écouter les personnes reçues pour détecter les origines de leurs difficultés. Il peut s’agir de questions financières (famille qui a du mal à gérer son budget), éducatives (comment faire obéir son enfant ?), de problématiques d’insertion (personnes étrangères, en situation de handicap, etc). Ces rendez-vous individuels se font avec une grande discrétion (l’ASS doit respecter le secret professionnel) et sont l’occasion d’un premier contact.

L’assistante sociale apporte un conseil et propose des solutions personnalisées. Elle peut également orienter les personnes rencontrées vers des lieux d’accueil spécialisés (foyer de jeunes mères, établissement de désintoxication, etc). Ces rencontres débouchent souvent sur une prise de rendez-vous à domicile pour approfondir les questions abordées en permanence.

13h00 : La pause déjeuner est l’occasion pour les assistantes de service social d’échanger sur les dossiers qu’elles traitent. Elles échangent des solutions et se remotivent mutuellement.

13h45 : Il est temps de réaliser les « démarches de suite de permanence ». En fonction des personnes rencontrées le matin et de leurs demandes, il faut contacter les banques (demander un échéancier de paiement), les bailleurs sociaux (trouver un logement à une maman célibataire qui vit dans des conditions d’insalubrité avec son jeune enfant), les mutuelles de santé (réduire le montant des prestations), la Caisse d’Allocations Familiales (demander un formulaire d’aide au logement pour une personne qui ne parle pas bien le français).

Après les appels téléphoniques, la travailleuse sociale remplit des imprimés (dossier de la CAF…) et rédige des rapports sociaux d’appui aux demandes (qui seront joints à chacun des dossiers). L’ASS maîtrise donc parfaitement les règles administratives et les droits sociaux, médicaux, d’accès au logement ou à la formation en vigueur.

Par exemple, pour une personne aux faibles revenus qui est au RSA et qui souhaite passer son permis. L’ASS formule une demande écrite et un rapport social auprès d’institutions en mesure de fournir un soutien financier (région, département, associations…).

Autre exemple, un retraité qui touche une faible pension, reçoit une facture d’électricité de 700€ (logement mal isolé). La travailleuse sociale négocie auprès du fournisseur d’électricité pour éviter une coupure prochaine (vérification des comptes, premier versement…) et envisage soit de replacer la personne retraitée dans un autre logement, soit de revoir son contrat d’électricité à la baisse.

15h00 : L’ASS se rend dans une école primaire à la demande du directeur et d’une enseignante. Depuis quelques temps, une élève a un comportement inhabituel : elle s’isole et est agressive avec ses camarades. L’équipe éducative et l’assistante de service social rencontrent les parents de la jeune fille pour comprendre la situation : elle joue un rôle de médiateur.

L’ASS envisage de faire intervenir un éducateur à domicile pour améliorer le comportement et le bien-être de l’enfant mais aussi des parents. Elle doit connaître et échanger avec les autres travailleurs sociaux pour apporter les meilleures solutions.

17h00 : La travailleuse sociale effectue des visites à domicile. Elle rencontre des personnes variées avec des problèmes différents, ses journées ne se ressemblent jamais. Cette personne âgée peut-elle encore rester seule à son domicile ? Cette famille arrivera-t-elle à surmonter seules ses difficultés financières ? Etc.

18h30 : La journée se termine. Elle rassemble ses affaires, avant de quitter son lieu de travail.

La profession compte presque uniquement des femmes (environ 90%) mais il est tout à fait possible pour un homme de faire ce métier.

1.2 Tenue et équipement

Une assistante sociale ne porte pas d’uniforme. Elle s’habille généralement en tenue de ville.

Elle n’a pas non plus besoin d’équipements spécifiques. Elle utilise principalement son ordinateur et son téléphone. Elle a, bien entendu, besoin de tout l’équipement d’un bureau administratif standard : imprimante, scanner, dossiers, classeurs, stylos…

1.3 Qualité essentielles, compétences requises

L’assistante de service social doit faire preuve d’écoute, d’empathie et posséder un excellent équilibre psychologique.

Elle doit également être patiente et optimiste pour suivre des cas parfois difficiles sur de longues durées. L’ASS doit faire face à la souffrance des autres. Elle sait créer un climat de confiance et de discrétion entre elle et les personnes aidées, car elle est tenue au secret professionnel. L’ASS doit être capable de prendre du recul avec son métier et ne pas s’impliquer personnellement.

Certaines situations demandent que l’assistante sociale réagisse vite (démarches administratives à réaliser rapidement, urgences). Idéalement, elle possède des notions en droit (de l’enfance, du travail…). Enfin, l’ASS est autonome et capable de prendre des initiatives.

L’assistante effectue souvent des visites à domicile, elle doit donc posséder son permis de conduire et être véhiculée.

1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier

L’assistante de service social exerce majoritairement son métier dans le secteur public. Dans ce cas, son recrutement se fait par la voie du concours externe ou interne de la fonction publique.

Les conseils départementaux emploient beaucoup d’ASS en « polyvalence de secteur » : elles interviennent dans une zone géographique précise (arrondissement, commune, quartier…) pour des publics variés (personnes surendettées, migrants, personnes dépendantes…).

Les mairies, hôpitaux, établissements scolaires, caisses de sécurité sociale ou de retraite, les prisons, les Caisses d’Allocation Familiale (CAF) ou encore les associations d’aide à la personne, recrutent également des assistantes de service social. Dans ce cas, les interventions de l’ASS visent un public particulier : personnes atteintes d’addictions, enfance en danger, santé scolaire, etc.

L’assistante sociale peut aussi travailler dans le secteur privé. Elle est alors recrutée par la voie d’un examen professionnalisé réservé qui dépend de l’organisme d’embauche. Dans les entreprises, l’ASS intervient comme un soutien pour les salariés et les aide à surmonter leurs difficultés professionnelles (évolution de carrière, gestion budgétaire, démission, mal-être au travail, respect de la vie personnelle…).

Les débouchés et l’insertion professionnelle sont bons, une assistante diplômée n’aura pas de mal à trouver un emploi.

1.5 Horaires, conditions et temps de travail

L’assistante sociale travaille avec des horaires standards avec des journées de 9h00 à 18h00 environ. Certains dossiers peuvent demander plus d’implication. Dans le privé, il peut lui être demandé de faire des heures supplémentaires.

Les conditions de travail sont bonnes, mais le métier peut être difficile psychologiquement, car l’assistante sociale est confrontée aux problèmes des autres tout au long de la journée. Les lourdeurs administratives peuvent également être un frein à son travail.

Lorsqu’elles ne sont pas fonctionnaires, les ASS sont généralement embauchées en CDI.

Assistante sociale dans une école

2. Quel est le salaire d’une Assistante Sociale et son évolution de carrière

2.1 Combien gagne une Assistante de Service Social

En début de carrière, une assistante sociale dans la fonction publique gagne 1.891€ brut par mois. En fin de carrière, sa rémunération est d’environ 2.871€ brut.

Au grade supérieur (assistant principal de service social), sa rémunération démarre à 2.100€ brut par mois, et elle gagne 3.041€ brut par mois en fin de carrière.

En plus de sa rémunération de base, l’ASS peut bénéficier de nombreuses primes et indemnités, qui augmentent énormément son salaire de base.

Dans le secteur privé, les salaires sont variables, mais souvent légèrement supérieurs à ceux de la fonction publique.

2.2 Evolution de carrière d’une Assistante Sociale

Les assistantes sociales qui travaillent depuis 3 ans minimum peuvent passer le Diplôme d’Etat d’Ingénierie Sociale (DEIS) qui leur donne accès à des postes d’encadrement.

Une ASS fonctionnaire échelon 5 avec 4 années d’expérience professionnelle dans un poste de catégorie B peut demander sa promotion par inscription au tableau d’avancement. Elle pourra être nommée assistant principal de service social.

Les assistantes sociales qui ont 10 ou 15 années d’expérience peuvent évoluer vers un poste de conseillère socio-éducative, conseillère du travail ou conseillère technique de service social, qui sont des postes qui sont moins sur le « terrain ».

Une assistante peut également décider de se reconvertir dans un autre métier du social, de nombreuses passerelles existent.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire notre article spécial sur le salaire d’une assistante sociale.

Assistante sociale

3. Quels diplômes, études, formations pour devenir Assistante de service social

Pour exercer le métier d’assistante de service social, il faut être en possession du DEASS (Diplôme d’Etat d’Assistant de Service Social) qui s’obtient suite à une formation au sein d’une école ou d’une université.

Auparavant, il fallait passer un concours d’entrée pour préparer le DEASS, mais aujourd’hui, l’admission se fait sur dossier (via Parcoursup), suivi d’un entretien.

3.2 Préparation au DEASS en école

Le diplôme d’Etat d’assistant de service social se prépare en 3 ans dans une école publique ou privée agréée. Pour l’obtenir, deux cursus sont possibles :

  • en écoles spécialisées : préparation du DEASS en 3 ans. Cette formation est accessible au niveau BAC. Les non-bacheliers peuvent passer un examen de niveau auprès de la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales (DRASS),
  • à l’université : le DUT « Carrières Sociales » option « Assistance Sociale » en 2 ans, accompagné du DEASS préparé en 1 an. Ouverte aux titulaires d’un BAC général ou d’un BAC ST2S (Science et Technologie de la Santé et du Social), cette formation est sélective.

Dans les deux cas, les matières étudiées sont les suivantes : sociologie, psychologie, sciences de l’information et de la communication, sciences de l’éducation, intervention en service social, santé publique, législation et politiques sociales, droit, philosophie de l’action et éthique sociale, économie, démographie.

A la fin de la formation, et une fois le DEASS obtenu, la jeune diplômée doit passer un concours pour travailler dans la fonction publique, ou directement chercher un poste dans le secteur privé.

A noter : le DEASS est accessible via la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE).

3.3 Concours externe d’Assistant de Service Social de la fonction publique

Il est ouvert à toutes les diplômées du DEASS.

Il comprend un entretien avec un jury (30 minutes). Le candidat fait un exposé (10 minutes) concernant sa formation, son expérience professionnelle (et éventuellement son projet professionnel).

Le concours se poursuit par une discussion qui permet de comprendre les motivations, qualité de réflexion et les connaissances professionnelles du candidat.

Pour poser ses questions, le jury s’appuie sur l’exposé du candidat et sur les éléments présentés dans un dossier.