Comme son nom l’indique, le conducteur d’engins conduit des engins de chantier. C’est à lui que l’on fait appel pour déblayer un chantier ou pour déplacer des matériaux. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir conducteur d’engins.
Synonymes et métiers similaires : chef de chantier, cariste, conducteur poids lourd, pelliste, manœuvre, maçon, grutier, coffreur bancheur.
Niveau d’étude ou diplôme minimum : CACES.
Études en alternance : oui.
Salaire débutant : 1.900€ brut par mois.
Statut : salarié, entrepreneur.
Limite d’âge pour le recrutement : aucune.
1. Que fait un Conducteur d’Engins : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Conducteur d’Engins, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations pour devenir Conducteur d’Engins
1. Que fait un Conducteur d’Engins : missions, tâches et fonctions
1.1 Quotidien d’un Conducteur d’Engins de Chantier
Le conducteur d’engins travaille sous la responsabilité d’un chef d’équipe et du chef de chantier. Il peut conduire un seul type d’engins ou plusieurs.
Il existe de nombreux engins que le conducteur dans le BTP (Bâtiment / Travaux Publics), que se soit pour transporter des charges ou faire différent travaux (creuser, niveler, déblayer …).
En voici quelques-uns :
- Mini-pelle : plus petite et plus légère (moins de 6 tonnes) qu’une pelleteuse, la mini-pelle est utilisée pour les travaux de terrassement de faible envergure ou pour accéder à des endroits plus étroits.
- Pelleteuse : elle peut être à pneus ou à chenilles et possède un long bras équipé d’un godet (pelle). Son poste de conduite peut pivoter à 360 degrés. La pelleteuse pèse plus de 6 tonnes et peut être utilisée dans les travaux de terrassement, d’assainissement, de forage ou encore de démolition.
- Chargeuse : cet engin de terrassement peut déplacer de grandes quantités grâce à son large godet situé à l’avant. Semblable à une pelleteuse, la cabine de la chargeuse ne pivote pas.
- Bulldozer : armé d’une grande lame à l’avant, il est utilisé pour racler le sol et déblayer le passage. Si sa lame est relevée, il peut également transporter des matériaux.
- Décapeuse : aussi appelée scraper, la décapeuse utilise une grande benne, munie d’un tiroir extracteur qui s’enfonce dans le sol afin d’en extraire les matériaux meubles, comme la terre par exemple. Le scraper est souvent propulsé par un bulldozer.
- Niveleuse : machine à 6 roues, elle est utilisée pour aplanir ou niveler les surfaces. Pour cela, elle est composée d’une grande lame pivotante et est parfois utilisée avec un rouleau-compresseur.
- Rouleau-compresseur : comme son nom l’indique, il est équipé d’un (parfois deux) énorme rouleau utilisé pour compresser le sol et le rendre plus compact. D’ailleurs, on le nomme également « compacteur ».
- Tombereau : équipé d’une benne à l’arrière, il permet de déplacer des matériaux fluides (sable, graviers, terre, etc.). Le tombereau est généralement rempli à l’aide d’une pelleteuse ou d’une mini-pelle.
Vous l’aurez compris, l’activité d’un conducteur d’engins varie en fonction de l’engin qu’il utilise. Quoi qu’il en soit, le conducteur est responsable de sa machine. Il doit d’ailleurs effectuer des vérifications quotidiennes dès sa prise de poste (niveau d’huile, carburant, état des pneus ou des chenilles, etc.).
Le conducteur doit également s’assurer de l’état des pistes, afin que son engin puisse y circuler sans risque. Ensuite, il peut commencer son activité.
En fonction du chantier, on a besoin d’un conducteur d’engin pour creuser, compacter, déplacer, soulever, manutentionner, remblayer un terrain ou des matériaux.
Si le conducteur d’engins est à son compte, il devra également s’occuper de la gestion de son entreprise (devis, facturation, comptabilité, publicité…).
Ce métier est presque exclusivement exercé par des hommes, mais il est tout à fait possible pour une femme de devenir conductrice d’engins.
1.2 Tenue et équipement
Le conducteur d’engins porte une tenue spécifique et un Équipement de Protection Individuel (EPI) pour sa sécurité. Sa tenue est composée d’un pantalon et d’un gilet en matière résistante, ainsi que d’une paire de chaussures de sécurité.
Le conducteur d’engins possède également une paire de gants résistants, un casque de chantier et des lunettes de protection.
En dehors de son engin de chantier, le conducteur n’a besoin que de peu de matériel. Il peut par exemple utiliser un outil de télécommunication afin de contacter et de recevoir des informations sur le chantier.
De plus en plus, les engins sont équipés d’électronique. On y trouve par exemple des écrans tactiles et des caméras, qui rendent la conduite plus précise, plus simple et confortable.
1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires
Le métier de conducteur d’engins exige une grande responsabilité et le respect des règles de sécurité. En effet, le conducteur d’engins travaille souvent aux côtés d’autres engins, ou d’ouvriers à pied. L’engin qu’il conduit peut causer de graves dégâts et être dangereux pour ses collègues.
Pour cette raison, le conducteur doit faire preuve de vigilance, de réflexes et de concentration. Pour effectuer son travail, une bonne dextérité est également essentielle.
Un conducteur d’engins doit être à la fois autonome, car il est seul dans sa machine, et savoir travailler en équipe, car il doit s’adapter aux autres intervenants et communique régulièrement avec eux.
Il travaille souvent sous pression, car il doit assurer un certain rendement. Il doit donc être résistant au stress et à la fatigue.
Enfin, pour prendre soin de son engin et repérer les dysfonctionnements, des connaissances en mécaniques sont très utiles.
1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier
Le secteur du BTP est relativement stable ces dernières années. Environ 5.000 conducteurs d’engins sont recrutés chaque année.
La région Auvergne-Rhône-Alpes est celle qui recrute le plus de conducteurs d’engins, suivie de la Nouvelle-Aquitaine.
Pour un salarié, le recrutement s’effectue de manière classique : candidature (CV + lettre de motivation), puis entretien d’embauche.
Dans cette spécialité, il est également possible de travailler en intérim.
1.5 Horaires, conditions et temps de travail
Les horaires et l’emploi du temps d’un conducteur d’engins sont plutôt classiques : de 8h/9h à 17h/18h, 35 heures par semaine.
Le conducteur travaille toujours en extérieur, ce qui peut comporter des inconvénients. Lorsque le sol est trop mouillé, par exemple, certains engins ne peuvent pas être utilisés.
Les conditions de travail sont bonnes, et de nombreux conducteurs sont passionnés par les engins de chantier.
2. Quel est le salaire d’un Conducteur d’Engins, son évolution de carrière
Le salaire d’un conducteur d’engins débute aux alentours de 1.900€ brut par mois (environ 1.500€ net). Ce montant évolue en fonction de son expérience et du type d’engins qu’il conduit.
Après une dizaine d’années d’expérience, il peut gagner jusqu’à 2.900€ brut par mois, soit 2.260€ net.
En Île-de-France et dans le Sud-Est, les rémunérations sont généralement plus hautes que dans le reste du pays, notamment car le coût de la vie y est plus élevé. Comptez environ 100€ supplémentaires dans le Sud-Est, et 300€ pour la région parisienne.
En plus de son salaire, le conducteur d’engins peut toucher des primes, comme la prime panier par exemple, qui s’élève à 9,20€ par jour en moyenne. Cette prime peut s’appliquer lorsque le chantier du conducteur se trouve loin de son domicile ou du siège de l’entreprise.
Pour faire évoluer sa carrière, le conducteur d’engins peut se former à la conduite de différents types d’engins, plus gros ou plus techniques, ou intervenir sur des chantiers qui présentent un environnement particulier (sous terre ou en mer par exemple).
Avec de l’expérience et des solides connaissances sur le secteur du BTP, il peut être promu au poste de chef d’équipe, voire même, de chef de chantier.
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Conducteur d’Engins
Il existe de nombreux diplômes qui permettent d’accéder au métier de conducteur d’engins, du CAP au BAC+3. Mais le plus important pour un conducteur, c’est d’avoir obtenu le ou les CACES (Certificats d’Aptitude à la Conduite En Sécurité) qui correspondent aux engins qu’il souhaite conduire.
Les engins de chantier correspondent au CACES R482, qui est valable 10 ans. Il existe 11 sous-catégories pour les différents types d’engins :
- A : engins compacts de moins de 6 tonnes (mini-pelle par exemple),
- B1 : engins d’extraction à déplacement séquentiel (ex : pelleteuse),
- B2 : engins de sondage ou de forage à déplacement séquentiel,
- B3 : engins rail-route à déplacement séquentiel,
- C1 : engins de chargement à déplacement alternatif (ex : chargeuse),
- C2 : engins de réglage à déplacement alternatif (ex : bouteur),
- C3 : engins de nivellement à déplacement alternatif (ex : niveleuse),
- D : engins de compactage (ex : compacteur),
- E : engins de transport (ex : tombereau),
- F : chariot de manutention tout-terrain,
- G : conduite des engins hors-production.
On peut obtenir ces CACES séparément, en s’inscrivant auprès d’un organisme de formation, ou passer un diplôme qui les intègre, comme le CAP Conducteur d’Engins.
Le CAP Conducteur d’Engins permet aux apprentis de passer les CACES R482 B1, C1, C2, C3, D et E (pelleteuse, chargeuse, bouteur, niveleuse, compacteur et tombereau). La formation s’effectue en 2 ans et en alternance (1 an si l’élève possède déjà un CAP). Il s’agit du diplôme le plus répandu.
En plus de la conduite, les élèves sont également formés à connaître les engins et leur mécanique, les matériaux, les sols, la sécurité, la communication technique, la maintenance des engins, etc.
S’il souhaite poursuivre ses études, l’apprenti conducteur peut obtenir le BP Conducteur d’Engins (niveau BAC), puis un BTS Travaux Publics ou un DUT Génie Civil – Construction Durable (BAC+2).
Certains organismes proposent également des titres professionnels de conducteur d’engins, que l’on peut obtenir en quelques mois.