Le carrossier s’occupe de remettre en état la carrosserie des véhiculés abîmés ou accidentés. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir carrossier.
Synonymes et métiers similaires : mécanicien, réparateur auto, vendeur automobile, concessionnaire auto, tôlier, chef d’atelier, peintre industriel, garagiste, chaudronnier.
Niveau d’étude ou diplôme minimum : CAP Réparation des Carrosseries, CAP Peinture des Carrosseries.
Études en alternance : oui.
Salaire débutant : SMIC.
Statut : salarié, artisan indépendant.
Limite d’âge pour le recrutement : 16 ans pour entrer en apprentissage.
1. Que fait un Carrossier : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Carrossier, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations pour devenir Carrossier
1. Que fait un Carrossier : missions, tâches et fonctions
Contrairement au mécanicien, qui s’occupe des composants intérieurs de la voiture (moteurs, freins, électronique, etc.), le carrossier s’occupe de l’extérieur : la carrosserie.
La carrosserie comporte deux spécialités : la tôlerie et la peinture. Il y a donc des carrossiers-tôliers, spécialisés dans le redressement ou le remplacement de la carrosserie et des carrossiers-peintres, spécialisés dans la peinture des véhicules. Certains professionnels cumulent les deux spécialités.
À noter : il existe des carrossiers constructeurs qui s’occupent de la création et de la fabrication des véhicules, mais nous ne parlerons ici que des carrossiers réparateurs.
1.1 Quotidien d’un Carrossier Réparateur
Un carrossier peut travailler sur tous les types de véhicules à moteur : scooter, moto, voiture, camion, etc.
Lorsqu’un véhicule arrive à l’atelier, il commence par l’examiner pour définir le problème et déterminer le travail que cela va nécessiter. Il établit un devis d’estimation et le présente au propriétaire du véhicule ou à son assurance.
Une fois le devis accepté, les pièces sont commandées et un rendez-vous est pris pour la réparation.
Si la carrosserie comporte des bosses ou est accidentée, c’est le carrossier-tôlier qui va débuter le travail.
Il démonte des parties du véhicule, change les pièces qui doivent être changées, et ressoude, redresse, ajuste, ou adapte celles qui peuvent l’être. Son but est de redonner à la carrosserie sa forme initiale, à l’aide de différents outils et techniques.
Une fois qu’il a terminé, la peinture du véhicule peut avoir besoin d’être remise en état, à cause de rayures, ou de pièces qui doivent être peintes. C’est donc le carrossier-peintre qui va s’en charger.
Il commence par poser des protections sur les parties qui doivent être protégées (vitres, pare-brise, hayon, pavillons, etc.) et nettoyer les surfaces.
Lorsque la voiture est préparée, le carrossier ponce les endroits à réparer, prépare son mélange de mastic et de durcisseur et l’applique là où il y a des impacts et des rayures. Quand le mastic est sec, il peut poncer toute la partie qu’il va peindre.
La peinture peut alors commencer. Pour éviter que de la poussière ne se dépose lors de l’application, le carrossier travaille généralement dans une cabine de peinture.
Pour commencer, il doit poser l’apprêt, une sous-couche, qui va permettre à la peinture de mieux adhérer. Le carrossier peut ensuite appliquer la peinture, lustrer, polir et retirer les éventuelles impuretés (grains, coulures).
Lorsque le véhicule est terminé, le carrossier le rend à son propriétaire.
Le métier de carrossier est majoritairement exercé par des hommes, mais de plus en plus de femmes s’y intéressent. Elles sont souvent spécialisées dans la peinture, mais il est tout à fait possible d’être carrossière-tôlière.
Si le carrossier est à son compte, il doit aussi gérer son entreprise (commandes de fournitures, factures, publicité…), tâche qu’il peut aussi déléguer à une secrétaire ou un employé.
1.2 Tenue et équipement
Pour travailler, le carrossier doit porter une tenue adaptée, ainsi qu’un Équipement de Protection Individuel (EPI) :
- casque antibruit,
- lunettes de protection,
- chaussures de sécurité,
- masque à poussière (surtout pour la tôlerie),
- paire de gants.
Sa tenue doit être en matière résistante (bleu de travail) et ne pas craindre la saleté. Le carrossier-peintre porte en plus une combinaison de peinture lorsqu’il est en cabine.
En ce qui concerne son équipement, le carrossier peut utiliser de nombreux outils afin de remettre un véhicule en état. Les outils d’un peintre et d’un tôlier sont très différents.
Un carrossier-tôlier utilise par exemple :
- des marteaux à planer,
- des tas américains,
- une meuleuse,
- une cisaille,
- un compresseur,
- des pincettes à souder,
- une lime fraisée,
- une scie à métaux,
- une perceuse,
- des limes plates, etc.
Un carrossier-peintre en revanche, utilise :
- du mastic,
- des couteaux ou spatules,
- du ruban adhésif et du papier kraft (pour protéger ce qui ne doit pas être peint),
- une ponceuse et du papier à poncer,
- de l’apprêt (en bombe ou en pistolet),
- de la peinture (matte, nacrée, métallisée, en bombe ou en pistolet),
- du vernis,
- une lampe infrarouge, etc.
1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires
Les qualités principales d’un carrossier sont la précision et la minutie. Il doit aussi faire preuve de patience et de persévérance pour pouvoir donner la bonne forme à la carrosserie, quitte à recommencer plusieurs fois.
C’est un métier ou le sens du toucher est important, car il permet de déceler les irrégularités et les creux qu’on ne voit pas forcément à l’œil nu.
Les carrossiers sont souvent passionnés par l’automobile. Cette qualité, leur permettra de faire preuve de rigueur et de délicatesse, mais aussi d’acquérir plus facilement une expertise des différents véhicules.
La carrosserie est un domaine que beaucoup qualifient d’artistique, car on accorde une grande importance à l’esthétique du travail.
Enfin, un carrossier doit posséder une bonne condition physique, car il travaille dans des positions variées, parfois inconfortables (accroupi, debout, couché, etc.).
1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier
Il existe de nombreux débouchés pour devenir carrossier. Que ce soit en peinture ou en tôlerie, c’est un métier qui peine à recruter. Actuellement, plus de 50% des carrossiers en activité ont plus de 45 ans.
Les départs à la retraite ont du mal à être remplacés, car la jeune génération délaisse les métiers manuels et la carrosserie est particulièrement affectée. Un jeune diplômé n’aura donc aucun mal à trouver un emploi.
Le recrutement s’effectue de manière classique : CV + lettre de motivation, suivis d’un entretien d’embauche.
Néanmoins, la grande majorité des carrossiers est embauchée dès l’obtention de leur diplôme, dans l’entreprise qui les a formés en apprentissage.
Il est possible d’exercer ce métier en étant salarié ou en tant qu’artisan.
En France, on compte environ 13.000 ateliers qui effectuent de la carrosserie. La moitié se compose de réseaux constructeurs, et l’autre moitié d’ateliers indépendants.
Cependant, la carrosserie est rarement l’activité principale d’un garage : seuls 3.200 ateliers sont spécialisés dans ce domaine.
1.5 Horaires, conditions et temps de travail
L’emploi du temps d’un carrossier est plutôt classique. Il travaille généralement cinq jours par semaine, de 8h/9h à 17h/18h. La plupart des carrossiers sont embauchés en CDI.
Les conditions de travail sont bonnes, et s’améliorent de plus en plus. Les pièces des voitures sont plus légères aujourd’hui, et les peintures à solvant commencent à être remplacées par des peintures à l’eau, par exemple.
Le métier comporte tout de même quelques points négatifs. Le carrossier travaille dans un environnement bruyant et poussiéreux. Les odeurs, particulièrement en peinture, peuvent être désagréable, et les postures physiques peuvent être inconfortables.
Malgré cela, beaucoup de carrossiers sont passionnés par leur métier et ont un sentiment de satisfaction après une réparation.
2. Quel est le salaire d’un Carrossier, son évolution de carrière
Le salaire d’un carrossier débutant se situe aux alentours du SMIC. En fonction du garage et de la région qui l’emploie, le salarié peut être mieux rémunéré. Dans la région Île-de-France, par exemple, les salaires sont plus élevés.
Le salaire médian de cette profession est de 1.750€ net par mois, c’est à dire que 50% des carrossiers gagnent plus de 1.750€ net, et 50% moins.
Il est difficile d’évaluer la rémunération d’un artisan carrossier, car de nombreux paramètres sont à prendre en compte : tarifs, réputation, localisation, concurrence, etc.
Certains peuvent se payer au SMIC, alors que d’autres peuvent dépasser les 5.000€ mensuels. Mais, en règle générale, un artisan gagne tout de même mieux sa vie qu’un salarié.
Pour faire évoluer sa carrière, un salarié a plusieurs possibilités :
- il peut compléter sa formation et être à la fois peintre et tôlier,
- il peut obtenir plus de responsabilités en devenant chef d’équipe ou chef d’atelier,
- il peut se spécialiser dans un domaine (camions, tuning, restauration, formule 1, etc.),
- il peut s’orienter vers la carrosserie de construction,
- il peut ouvrir son entreprise de carrosserie.
Au cours de sa carrière, le carrossier devra s’intéresser et se former aux nouvelles techniques de travail, car c’est un secteur qui connaît de nombreuses évolutions (fabrication des voitures, outils, composants, etc.).
3. Quels diplômes, études, formations pour devenir Carrossier
Pour devenir carrossier, plusieurs parcours sont possibles, que ce soit pour se spécialiser en peinture ou en tôlerie / réparation. Le métier est accessible avec un niveau CAP, mais il est possible de poursuivre ses études jusqu’au BAC+2.
Voici les principaux diplômes des carrossiers :
- CAP Réparation des Carrosseries : formation de 2 ans, accessible dès la 3ème,
- CAP Peinture en Carrosserie,
- CQP Peintre Confirmé ou Carrossier Peintre : formation d’environ 1 an, accessible après un CAP Peinture des Carrosseries,
- BAC Pro Réparation des Carrosseries : formation de 2 ans, accessible après un CAP ou un BAC,
- BTS Conception et Réalisation des Carrosseries : formation de 2 ans, accessible dès le niveau BAC.
Tous les diplômes peuvent être préparés en alternance. Les étudiants passent plus de temps en entreprise qu’à l’école, ce qui leur permet de voir le métier dans sa réalité et d’acquérir l’expérience du terrain rapidement.
À l’école (CFA, lycée professionnel…), l’apprenti carrossier suit des enseignements généraux (français, mathématiques, sciences, histoire, etc.), ainsi que des enseignements professionnels.
À titre d’exemple, en CAP Réparation des Carrosseries, les enseignements professionnels sont principalement composés de technologie, de construction mécanique et de manipulation sur véhicule. Le CAP Peinture en Carrosserie, quant à lui permet d’étudier la colorimétrie et la peinture automobile.
À noter : si un apprenti a déjà obtenu un CAP (Réparation des Carrosseries par exemple), et qu’il souhaite en obtenir un nouveau (Peinture en Carrosserie par exemple), il pourra effectuer cette formation en seulement un an et sera dispensé des enseignements généraux.
Des organismes de formations proposent également d’obtenir le TP Carrossier Réparateur (niveau CAP/BEP) grâce à une formation de plusieurs mois (8 mois pour l’Afpa par exemple).
Les Compagnons du Devoir proposent le CAP Réparation des Carrosseries, ainsi que le BAC Pro Réparation des Carrosseries. Ces formations sont reconnues pour leur qualité et permettent aux élèves d’avoir une très grande expérience dès l’obtention de leur diplôme.
Les apprentis des Compagnons du Devoir ont également l’opportunité d’aller se former à l’étranger afin de multiplier les expériences professionnelles.