Fiche Métier d’Illustrateur

Un illustrateur, ou une illustratrice, traduit un texte ou une idée en image dessinée pour les besoins de ses clients. Retrouvez toutes les informations utiles pour devenir illustrateur dans cette fiche métier.

Illustrateur

Synonymes et métiers associés : graphiste, auteur, peintre, infographiste, directeur artistique, dessinateur, illustrateur BD, caricaturiste.
Niveau d’étude ou diplôme minimum : aucun.
Études en alternance : non.
Salaire débutant : 1800€ pour un salarié.
Statut : indépendant, salarié.
Limite d’âge pour le recrutement : aucune.

1. Que fait un Illustrateur : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’un Illustrateur, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Illustrateur

1. Que fait un Illustrateur : missions, tâches et fonctions

Tout d’abord, le travail de l’illustrateur ne doit pas être confondu avec celui d’un graphiste ou d’un infographiste. Son métier se concentre sur le dessin, qu’il soit manuel (crayon, peinture, etc) ou numérique (grâce à une tablette graphique).

Quant aux graphistes et infographistes, leur activité ne comprend pas forcément de dessin. Ils peuvent construire leurs supports de communication à partir de contenus déjà existants.

En revanche, il n’est pas impossible d’exercer une double compétence en étant, à la fois, illustrateur et graphiste (ou infographiste) par exemple.

1.1 Quotidien de ce métier

L’illustrateur peut travailler sur de nombreux types de projets :

  • des couvertures de roman,
  • des magazines,
  • des livres jeunesse,
  • des pochettes d’album, de jeux vidéos, etc,
  • des jeux de société, jeux de cartes,
  • des bandes dessinées ou des comics…

Dans la majorité des cas, l’illustrateur travaille en tant qu’indépendant. Mais il peut également être employé par une agence multimédia ou directement par un organisme de presse.

Son quotidien se déroule souvent en deux parties : la préparation et la réalisation.

Pendant la phase de préparation, l’illustrateur reçoit le cahier des charges (ou le briefing) du projet. Il s’agit du document qui va définir les demandes du client. On y trouve l’idée à traduire, les contraintes, les délais, etc.

Après avoir lu le briefing, l’illustrateur doit s’imprégner de l’oeuvre à illustrer en la lisant ou en l’écoutant par exemple. Cela lui permet de mieux cerner les attentes du client. Il peut également effectuer des recherches si besoin.

Une fois qu’il pense avoir saisi l’idée du projet, il peut passer à la réalisation. Pour ces créations, l’illustrateur peut utiliser différentes techniques et différents supports. Avant de réaliser le dessin final, il envoie généralement un ou plusieurs croquis au client afin qu’il puisse faire des ajustements et valider celui qui lui plaît le plus.

Une fois le dessin validé, l’illustrateur n’a plus qu’à terminer son illustration : la coloriser, ajouter les lumières et les ombres, effacer les traits de croquis, etc.

Pour un indépendant, on peut ajouter une troisième partie qui est la gestion de son activité. Cela comprend la recherche de clients, la communication, la gestion du planning, la comptabilité, la facturation, etc.

1.2 Tenue et équipement

L’illustrateur ne porte pas de tenue particulière, il travaille le plus souvent en tenue de ville.

Pour ce qui est de l’équipement, il dépend du type d’illustrations que l’artiste produit. S’il est spécialisé dans le digital painting (dessin sur ordinateur) et qu’il ne produit que ce type d’illustrations, il aura besoin d’un puissant ordinateur, d’une tablette graphique et d’un logiciel de dessin, le plus souvent Photoshop ou Illutrator.

S’il réalise ses illustrations sur papier ou sur toile, il utilise des crayons, feutres, fusains, l’encre de Chine, peinture, pinceaux, etc. Il rend presque toujours ses commandes par voie numérique, il doit donc posséder un ordinateur et un scanner / une imprimante.

1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires

En tant qu’artiste, l’illustrateur est créatif, passionné, curieux et possède des connaissances artistiques développées. Pour son côté entrepreneur, il doit faire preuve de détermination, d’organisation, savoir se vendre, communiquer et avoir une bonne visibilité.

Au niveau des compétences, il maîtrise évidement les techniques d’illustration qu’il propose, que ce soit du dessin physique ou numérique.

De nos jours, les techniques numériques sont les plus utilisées, il est donc important pour un illustrateur de maîtriser les logiciels de dessin (Photoshop, Illustrator) et de savoir utiliser une tablette graphique.

Parler anglais peut également être un grand avantage dans ce métier. Cela permet à l’illustrateur d’élargir sa clientèle à une échelle internationale, et comme son métier peut être entièrement numérisé, il n’a pas de déplacements à prévoir.

1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier

Le métier d’illustrateur fait rêver beaucoup d’artistes, c’est pourquoi la concurrence est élevée et il est difficile de se faire sa place en tant que professionnel. Certains exercent d’ailleurs un autre emploi à côté car l’illustration seule ne suffit pas à couvrir leurs besoins financiers.

Pour réussir à vivre de l’illustration, il faut faire preuve de détermination, avoir un bon niveau dans son domaine et savoir trouver des clients. Certes, il y a une forte concurrence, mais les demandes aussi sont nombreuses. Une personne motivée et persévérante peut donc tout à fait vivre de sa passion.

Pour les salariés en revanche, il est plus difficile de trouver un poste. Les offres sont rares et les embauches font souvent suite à une candidature spontanée ou à un réseau bien développé.

Peu d’illustrateurs sont salariés et travaillent au sein d’agences, de journaux ou de magazines. La grande majorité d’entre eux exerce en freelance, à leur compte.

Pour trouver des clients, un illustrateur peut utiliser des plateformes de mise en relation pour les freelances. Il peut aussi directement démarcher des maisons d’édition ou des journaux par exemple.

Il doit toujours être capable de présenter son portfolio (document qui contient des extraits de son travail), car c’est le document qui permet aux éventuels clients de juger le travail d’un professionnel.

A noter : l’intelligence artificielle avance rapidement et cela pourrait changer beaucoup de choses dans le domaine de l’illustration. A court terme, ces outils pourraient aider les infographistes en effectuant automatiquement des tâches ennuyeuses et répétitives, ce qui leur laisserait plus de temps. Mais, à terme, on ne sait pas encore bien comment l’intelligence artificielle sera utilisée dans ce domaine et quel impact elle aura vraiment.

1.5 Horaires, conditions et temps de travail

Étant donné que la plupart des illustrateurs sont indépendants, il n’y a pas d’horaires types. C’est l’illustrateur lui-même qui choisit ses horaires et ses jours de travail, en fonction du temps qu’il souhaite consacrer à son activité, des délais qu’il a à respecter et de ses contraintes personnelles.

Les conditions de travail sont bonnes, c’est un métier qui offre une grande liberté et qui permet de vivre de sa passion, mais les débuts peuvent être difficiles et en vivre n’est pas garanti. En début d’activité, un illustrateur ne compte pas ses heures, il passe beaucoup de temps à chercher des clients, à constituer un réseau et à se faire connaître.

Les illustrateurs salariés ont généralement des horaires de bureau. Selon les projets, ils peuvent être amenés à effectuer des heures supplémentaires afin de respecter les délais.

La proportion d’hommes et de femmes est quasiment égale dans cette profession.

Illustratrice

2. Quel est le salaire d’un Illustrateur, son évolution de carrière

Le salaire d’un illustrateur est très difficile à déterminer. Comme nous l’avons vu dans la première partie, la majorité des illustrateur exerce en tant qu’indépendant, et certains d’entre eux ont un autre emploi en supplément. La fourchette de rémunération est donc très large : elle va de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros pour les plus réputés.

Pour avoir une idée des tarifs pratiqués, en voici quelques exemples :

  • entre 1.000€ et 4.000€ pour l’illustration d’un ouvrage pour enfants de maximum 30 pages,
  • entre 150€ et 600€ pour la couverture d’un roman,
  • minimum 80€ pour un dessin vendu dans la presse.

Pour un illustrateur salarié au sein d’une agence, son salaire se situe généralement entre 1.800€ et 3.000€ net. Le salaire médian de la profession est d’ailleurs de 2.160€ net par mois.

En ce qui concerne son évolution de carrière, l’illustrateur a la possibilité de se spécialiser dans un type d’illustration : jeunesse, fantasy, médicale, technique, caricature, etc… S’il réussit à s’imposer dans un domaine, il pourra fortement augmenter ses tarifs.

Certains illustrateurs choisissent également de devenir auteurs de bandes dessinées, de comics ou de romans graphiques par exemple. Il leur est également possible de faire financer leurs projets par une communauté grâce aux plateformes de financement participatif. Certains (peu nombreux) réussissent à vivre entièrement de ces revenus.

Enfin, un illustrateur confirmé et expérimenté peut prétendre à des postes de directeur artistique au sein de studios de création, de studios multimédias ou de maison d’édition par exemple. Devenir formateur en illustration est également possible.

3. Quels diplômes, études, formations, concours pour devenir Illustrateur

Pour devenir illustrateur, aucun diplôme n’est obligatoire. Beaucoup sont d’ailleurs autodidactes et s’en sortent très bien. Cependant, savoir dessiner ne suffit pas, un illustrateur doit tout de même avoir une connaissance approfondie du dessin et de l’art en général. Il doit maîtriser différentes techniques et être capable de gérer son activité.

De nos jours, internet est une ressource indispensable pour l’apprentissage en autodidacte. De nombreux sites, blogs ou chaînes Youtube sont consacrés à l’illustration.

Il existe également des livres et même des formations en ligne souvent proposés par des illustrateurs réputés.

Soyez tout de même vigilant lors du choix de la formation, toutes ne se valent pas puisque la plupart des formations sur internet sont indépendantes (contenu libre, prix libre). Ces formations ne permettent pas d’obtenir de diplôme, mais elles peuvent être un véritable atout et participer à la création d’un portfolio de qualité.

Pour ceux qui choisissent de passer par la voie scolaire, de nombreuses formations aident à devenir illustrateur :

  • le BAC STD2A (Sciences et Technologies du Design et des Arts Appliqués) : ce diplôme comprend des enseignements artistiques qui pourront permettre par la suite d’intégrer une école d’arts.
  • le DN MADE (Diplôme National des Métiers d’Art et du DEsign) : ce diplôme de niveau BAC+3 est dispensé dans les lycées, les écoles d’art ou les CFA. Il se décline en 14 spécialités :
    – animation,
    – espace,
    – événement,
    – graphisme,
    – innovation sociale,
    – instrument,
    – livre,
    – matériaux,
    – mode,
    – numérique,
    – objet,
    – ornement,
    – patrimoine,
    – spectacle.
  • le DNA (Diplôme National d’Art) : diplôme de niveau BAC+3 dispensé dans les ENSA (Écoles Nationales Supérieures d’Art), accessible après un BAC, sur concours.
  • le DNSEP (Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique) : diplôme de niveau BAC+5 accessible après un DNA au sein des ENSA.

D’autres écoles d’art réputées proposent aussi des formations qui permettent de devenir illustrateur comme l’École Émile Cohl de Lyon par exemple. Cette école propose un diplôme de Dessinateur Praticien en 3 ans. Réputée à l’international, la structure offre une insertion professionnelle rapide à ses élèves.

Comme toutes les écoles d’art privées, le coût de la scolarité est assez élevé. Comptez entre 8.600€ l’année dans cette école.