Fiche Métier de Couturière Professionnelle / Couturier Professionnel

La couturière peut se charger de la création, de la conception de l’assemblage ou bien des retouches sur des textiles. Cette fiche métier vous donne toutes les informations utiles pour devenir couturière.

Synonymes et métiers similaires : styliste, costumière, chef d’atelier, créateur de mode, modéliste, mannequin.
Niveau d’étude ou diplôme minimum : aucun, mais CAP conseillé.
Études en alternance : oui.
Salaire débutant : SMIC.
Statut : salarié, artisan.
Limite d’âge pour le recrutement : aucune.

1. Que fait une Couturière : missions, tâches et fonctions
2. Quel est le salaire d’une Couturière, son évolution de carrière
3. Quels diplômes, études, formations pour devenir Couturière

1. Que fait une Couturière : missions, tâches et fonctions

1.1 Quotidien d’une Couturière Professionnelle

En fonction du secteur dans lequel elle travaille et de l’entreprise qui l’emploie, le quotidien de la couturière est plus ou moins varié.

Dans l’industrie textile, elle effectue souvent des tâches répétitives. Elle mesure, coupe et coud, mais ne participe pas au processus de création.

En revanche, en tant que couturière styliste-modéliste, c’est elle qui imagine et confectionne des vêtements sur mesure ou en prêt-à-porter pour ses clients.

Une couturière, salariée ou à son compte effectue également des retouches pour sa clientèle : recoudre des boutons, réparer un jean, faire des ourlets, réduire la taille de vêtements, etc.

Pour créer des vêtements, la styliste-modéliste doit suivre toute une série d’étapes qui varient en fonction du vêtement et des matériaux :

  • dessiner le futur vêtement sous forme de croquis,
  • prendre les mesure du modèle,
  • créer les patrons,
  • découper les tissus,
  • assembler les pièces à coudre,
  • effectuer la couture en utilisant les points les plus adaptés (point droit, point zigzag, etc),
  • réaliser les finitions avec une surjeteuse,
  • s’il y en a, coudre les boutons, les fermetures, les poches, etc,
  • contrôler la qualité à chaque étape,
  • faire les essayages et effectuer les ajustements nécessaires.

La couturière peut choisir de se spécialiser dans une clientèle ou une sorte de couture. En voici quelques exemples :

  • Couturière de mariage : spécialisée dans la réalisation des robes de mariées et des demoiselles d’honneur.
  • Couturière chez un tailleur : qui confectionne des costumes sur-mesure pour homme, et parfois pour femme.
  • Couturière industrielle : comme nous l’avons vu, elle travaille à la chaîne sur les modèles d’une marque.
  • Couturière d’ameublement : qui confectionne des meubles et décorations textiles (rideaux, dessus de lit, oreillers, voilages, etc).
  • Couturière costumière : elle travaille pour le cinéma, la télévision, le théâtre, l’opéra, ou pour des artistes divers (danse, chant, cirque…).
  • Couturière de prêt-à-porter : contrairement au sur-mesure, cette pratique lui permet de travailler selon des tailles standardisées et de proposer ensuite ses vêtements à la vente.
  • Couturière ambulante : souvent sur les marchés ou les brocantes, elle effectue surtout des retouches et des réparations pour ses clients.

À noter : si elle est à son compte, la couturière devra également prendre du temps pour gérer son entreprise et sa clientèle : fixer les rendez-vous, les tarifs, commander les matériaux, gérer la comptabilité, éditer les devis et factures, etc.

Les couturières sont majoritairement des femmes, mais on trouve également un grand nombre d’hommes couturiers.

1.2 Tenue et équipement

La couturière ne porte pas de tenue ou d’uniforme particulier. Elle s’habille comme elle le souhaite.

Dans son métier, deux machines sont indispensables : la machine à coudre et la surjeteuse (qui permet de faire des finitions soignées). Elle travaille différents types de tissus en fonction de ses projets (satin, coton, soie, lin, etc).

En plus de ce matériel, la couturière a également besoin de plusieurs petits équipements :

  • du fil et des aiguilles,
  • des épingles,
  • plusieurs paires de ciseaux (à papier, à tissu, de précision),
  • des règles de couture,
  • un découd-vite,
  • un coupe-fil,
  • un somomètre (ou règle à ourlet),
  • un mètre ruban,
  • fer et planche à repasser,
  • du papier pour patrons,
  • du ruban adhésif…

1.3 Qualités essentielles, compétences nécessaires

Une couturière doit faire preuve d’une grande minutie et d’une précision hors pair, car son travail se joue au millimètre près.Elle doit aussi savoir se montrer patiente et persévérante pour pouvoir accomplir des projets délicats ou complexes.

La couturière indépendante ou la styliste-modéliste est une personne créative, avec un grand sens de l’esthétisme et qui sait stimuler son imagination.

Avec sa clientèle, elle est agréable, à l’écoute et de bon conseil.

Évidemment, elle maîtrise la couture à la main et à la machine, sait prendre des mesures avec précision et connaît les propriétés des différents tissus qu’elle utilise.

Si elle confectionne ses propres créations, elle doit savoir dessiner des croquis à la main ou à l’aide d’un logiciel.

1.4 Débouchés, recrutement, où exercer ce métier

Il y a peu de débouchés pour le métier de couturière. Que ce soit dans le prêt-à-porter ou dans le sur-mesure, c’est une profession qui se raréfie en France.

À titre d’exemple, en 2021, Pôle Emploi a recensé moins de 8.500 projets de recrutement dans le secteur « Textile, Habillement, Cuirs, Chaussures ».

Il faut également savoir qu’entre 2006 et 2015, ce secteur a perdu 35% de ses effectifs.

Une couturière salariée peut travailler dans l’industrie textile, dans un atelier de fabrication ou de retouche, au sein d’une maison de haute-couture, ou bien en tant que costumière dans le théâtre, le cinéma ou l’opéra par exemple.

À son compte, elle peut travailler dans son atelier, à domicile ou bien comme couturière ambulante sur les marchés.

1.5 Horaires, conditions et temps de travail

En tant que salariée, la couturière travaille à des horaires fixes. En fonction de son entreprise, elle peut travailler selon des horaires classiques en journée, ou bien en décalé : le soir, le matin et les week-ends. Pour respecter les délais, elle peut effectuer de nombreuses heures supplémentaires.

À son compte, elle ne compte pas ses heures pour pouvoir satisfaire ses commandes et travaille souvent les week-ends.

Les conditions de travail varient beaucoup d’une entreprise à l’autre. Une couturière industrielle ne travaille pas dans les mêmes conditions qu’une couturière de haute-couture par exemple. C’est un métier qui peut être assez stressant et qui exige une cadence soutenue.

Les couturières indépendantes ont un peu moins de pression, mais doivent gérer leur entreprise en plus d’honorer leurs commandes.

2. Quel est le salaire d’une Couturière, son évolution de carrière

À ses débuts, la couturière est rémunérée aux alentours du SMIC. Mais, en fonction de son secteur d’activité et de son entreprise, son salaire peut être bien supérieur.

Le salaire médian d’une couturière « classique » est de 2.142€ brut (1.671€ net) par mois.

Celui d’une couturière qui exerce dans le milieu de l’audiovisuel ou du spectacle est de 3.692€ brut (2.880€ net) par mois, mais elle travaille souvent sous le statut d’intermittent du spectacle et doit enchaîner les contrats à durée déterminée.

Les revenus d’une couturière indépendante dépendent de nombreux critères : tarifs pratiqués, réputation, localisation géographique… En fonction des profils, certaines peinent à vivre de leur activité, alors que d’autres enregistrent un Chiffre d’Affaires (CA) de 3.000€ mensuel.

À noter : le CA ne reflète pas la rémunération touchée par la couturière. Pour connaître ce montant, il faut soustraire les charges (loyer de la boutique, frais de déplacements, achat de matériaux…), les impôts et les cotisations. En fonction de l’activité de la professionnelle (à domicile, ambulante, en boutique), celles-ci sont plus ou moins élevées.

L’évolution de carrière d’une couturière industrielle consiste souvent à devenir manager/chef d’atelier ou bien à se lancer à son compte.

Bien que ce soit difficile d’accès, il lui est également possible de se lancer dans le milieu du spectacle pour créer et retoucher les costumes, ou bien de tenter de rejoindre une grande maison de couture pour travailler dans le luxe.

3. Quels diplômes, études, formations pour devenir Couturière

La voie d’entrée au métier de couturière c’est le CAP Métiers de la mode, vêtements flou OU vêtements tailleur. L’option tailleur s’adresse plus aux élèves souhaitant travailler dans l’univers du luxe et de la haute-couture.

Ces formations durent 2 ans et sont accessibles après la 3ème. Il est conseillé de les suivre en alternance, afin de pouvoir expérimenter la réalité du métier de couturière, mais celles qui ne le souhaitent pas effectueront tout de même un stage de 8 semaines en entreprise.

Les CAP comportent des enseignements généraux et des enseignements professionnels.

Quel que soit le CAP choisi, les enseignements généraux sont toujours les mêmes :

  • français,
  • mathématiques,
  • histoire-géographie,
  • physique-chimie,
  • EPS,
  • langue vivante (facultatif).

À noter : ceux qui ont déjà obtenu un diplôme de niveau CAP ou supérieur sont dispensés des enseignements généraux.

Les matières professionnelles, quant à elles, varient en fonction du diplôme choisi.

Pour le CAP Métiers de la mode option vêtement flou, elles sont au nombre de 6 :

  • Analyse et exploitation de données esthétiques et techniques,
  • Caractéristiques des matières,
  • Contrôle qualité des produits textiles réalisés,
  • Maintenance des matériels et des connaissances de l’entreprise,
  • Mise en œuvre de la fabrication de tout ou de parties de vêtements,
  • Procédés et techniques de réalisation.

Les enseignements professionnels du CAP Métiers de la mode option vêtement tailleur sont :

  • Arts appliqués, dessin et histoire du costume,
  • Effectuer les opérations de coupe,
  • DAO (Dessin Assisté par Ordinateur), dessin technique (en 2ème année),
  • Mettre en œuvre le matériel,
  • Modifier un patron,
  • Montage et finitions : mise au point du modèle, opérations de montage, opérations de finition,
  • Réaliser un patron,
  • Technologie des étoffes et du matériel.

Après l’obtention d’un de ces diplômes, il est possible de commencer à travailler en tant que couturière ou bien de continuer ses études.

Il existe par exemple la Mention Complémentaire (MC) Essayage-retouche-vente et le BP Vêtements sur-mesure, qui s’obtiennent en 1 an après le CAP, mais aussi le BAC Pro Métiers de la mode – vêtements et le DT (Diplôme de Technicien) Métiers du spectacle option techniques de l’habillage, qui sont des formations de 2 ans après le CAP.

Il existe également des diplômes de l’enseignement supérieur qui permettent d’approfondir ses connaissances :

  • le BTS Métiers de la mode (BAC+2),
  • le Bachelor Stylisme-modélisme (BAC+3),
  • la Licence Pro Conception de costumes de scène et d’écran (BAC+3),
  • le DN MADE (Diplôme National des Métiers d’Art et du Design) mention mode (BAC+3).